Nissan Juke DIG-T 190/ Nismo (2010 – 2018), une gueule et du punch, dès 7 000 €
Marquant par son design audacieux, voire caricatural, le Juke devient très performant en adoptant un 1,6 l turbo et constitue une offre totalement décalée. Unique en son genre, ce mini-SUV n’aura pas d’équivalent de sitôt.
Les collectionnables, c’est quoi ?
Ce sont des autos revêtant un intérêt particulier, donc méritant d’être préservées. Pas forcément anciennes, elles existent pourtant en quantité définie, soit parce que le constructeur en a décidé ainsi, soit parce que leur production est arrêtée. Ensuite, elles profitent de particularités qui les rendent spécialement désirables : une motorisation, un châssis, un design, ou un concept. Enfin, elles sont susceptibles de voir leur cote augmenter. Un argument supplémentaire pour les collectionner avant tout le monde !
Pourquoi le Nissan Juke DIG-T 190/ Nismo est-il collectionnable ?
Pionnier des SUV urbains, le Nissan Juke joue, même si on ne s'en pas encore compte, un certain rôle historique. De plus, il profite d'un design incroyablement gonflé, qu'on aime ou déteste, exemple d'une audace dont Nissan n'est actuellement plus capable. Doté du 1,6 l turbo développant de 190 ch à 218 ch selon les variantes, le Juke profite de performances de premier plan, qui ajoutent encore à sa singularité, surtout que son descendant se cantonne à des motorisations banales. En somme, ce Nissan exhale un caractère extraordinairement marqué dans un monde standardisé, et cela en fait tout le sel.
L’histoire moderne du SUV a été écrite par Nissan. En effet, la marque japonaise a compris avant les autres généralistes que le grand public allait avoir envie de ces véhicules, auparavant considérés comme appartenant à des niches de marché. D’où le Qashqai qui, lancé en 2008, a connu un succès commercial assez impressionnant. A suivi en 2010 dans le segment B, inférieur, le Juke, au style bien plus fort, audacieux et carrément anticonformiste. Il suggère la sportivité, la puissance et le dynamisme, tout en étant haut sur pattes et très compact, puisqu’il reprend la plate-forme de la Micra, également utilisée par la Renault Clio III.
Comme, de surcroît, il est seul sur son segment, le Juke connait, lui aussi, un grand succès, bien aidé par sa large offre de moteurs. Parmi ceux-ci se trouve un 1,6 l turbo à injection directe, très moderne, qui développe 190 ch. Une bien jolie puissance au litre, dont de nombreuses petites sportives feraient leurs choux gras, à l'instar de la Renault Clio IV RS dès 2013.
Seulement, et de façon assez peu compréhensible, Nissan n’associe pas ce bloc à une variante sportive du Juke, de sorte qu’il passe relativement inaperçu, alors même qu’il est le seul à s’associer à une transmission intégrale. Celle-ci contribue à constituer une base remarquable pour créer un engin très sportif, d’autant qu’elle s'associe à un très évolué train arrière multibras. Mais voilà, le constructeur l’affuble d’une peu convaincante transmission à variation continue…
Pesant 1 425 kg, le Juke 1.6 DIG-T 190 Allmode i-CVT (tout ça !) atteint tout de même les
100 km/h en 8,4 s, mais se limite à 200 km/h. Heureusement, une variante 4x2 (se contentant alors d’un essieu arrière de torsion) est aussi proposée qui, elle, s’équipe d’une boîte 6 manuelle. Celle-ci pointe à 215 km/h et franchit les 100 km/h en 8,0 s. Des chronos dignes d'une bonne petite sportive. Elle s’associe à la finition haut de gamme Tekna à la dotation riche : clim auto, GPS, régulateur de vitesse, sono, phares et essuie-glaces automatiques, jantes en alliage et sellerie cuir sont de série.
Le prix ? 22 740 €, soit 28 200 € actuels selon l’Insee. A titre de comparaison, la Renault Clio III RS débute à 23 200 € : le Nissan est avantageusement positionné. Mais, Nissan comprend qu’on pourrait faire mieux avec une auto aussi prometteuse. Alors, pour 2013, le Juke 1.6 turbo s’offre une évolution due au département compétition de la marque japonaise : Nismo.
Suspension affermie, moteur porté à 200 ch, kit carrosserie spécifique, équipement enrichi, on ne refuse rien à ce Juke de sport. Pourtant, il ne progresse guère face au chrono (0 à 100 km/h en 7,8 s) et coûte tout de même 26 500 € (31 300 € actuels selon l’Insee). Et là aussi, une déclinaison 4x4 à boîte CVT est proposée. Etrange.
Mais, après le restylage léger de 2014, un Juke Nismo RS apparaît en 2015, avec une puissance portée à 218 ch et dotée d’un différentiel à glissement limité. Cette fois, le petit SUV nippon pointe à 220 km/h et passe les 100 km/h en 7,0 s. Surprise, la transmission 4x4 alliée à la boîte CVT est, là encore, de la partie ! A 30 750 € (36 200 € actuels selon l’Insee), cette dernière, très chère, restera anecdotique. En 2018, les Juke de sport sont retirés, et ne connaitront aucune descendance, le Juke de 2e génération, révélé en 2019, s’en tenant à des motorisations affadies, à l’instar de son look. Fini de rire !
Combien ça coûte ?
Le Juke 190 ch débute à 7 000 € avec environ 150 000 km, en très bon état. A 9 000 €, on passe sous les 100 000 km, et à 12 000 €, on trouve des exemplaires de moins de 50 000 km. Pour obtenir un Nismo, on ajoutera 2 000 € à ces montants, alors que le RS demande encore 1 000 € supplémentaires.
Quelle version choisir ?
Avec ses trains roulants optimisés et son tarif encore raisonnable, la version Nismo semble intéressante si on souhaite rester sur un budget bas. Mais si on en a les moyens, la RS est la meilleure, en traction.
Les versions collector
Si toutes le sont à condition de se trouver en parfait état et à faible kilométrage, la Nismo RS 4x2 est la plus recherchée en raison de son efficacité et de sa rareté.
Que surveiller ?
Mécaniquement, le Juke 1.6 turbo se révèle très fiable s’il a été bien entretenu. Il ignore les soucis de chaîne de distribution et de surconsommation d’huile affectant le moteur 1,2 l. Cela dit, la boîte CVT peut parfois poser des problèmes de surchauffe en montagne et n’aime pas être brusquée. Elle demande une vidange tous les 60 000 km, ce qui n’est pas anormal, d’autant qu’elle dure longtemps. Les ennuis sont plutôt à trouver dans les accessoires : durit de clim qui se coupe, garnitures vieillissant mal dans l’habitacle, bruits parasites. Rien de méchant, mais de quoi agacer.
Enfin, comme avec toutes les petites sportives, examinez bien l’état des freins, des pneus, des jantes, et des cardans avant l’achat. Privilégiez les exemplaires suivis en réseau car il y a eu des rappels (durit d’essence par exemple).
Sur la route
A bord du Juke Nismo, on n’est impressionné ni par l’habitabilité ni le volume du coffre ni la finition. Et le volant ne se règle qu’en hauteur. Cela dit, on est très bien installé grâce à un siège confortable et une position de conduite judicieusement pensée. Le moteur étonne dans le bon
sens : souple et docile, il fait preuve d’un bien joli caractère dans les tours, sonne de façon très sympa et surtout prodigue de belles performances. On prend plaisir à exploiter ce bloc juteux qui ne demande que ça ! La boîte manuelle le seconde adroitement, mais le châssis ?
Honnêtement, la motricité fait vite défaut en conduite sportive, où les mouvements de caisse s’avèrent un peu trop marqués. Mais, malgré un peu de roulis, le Juke s’accroche bien au sol et communique plutôt bien, de sorte qu’on prend un certain plaisir à maltraiter ce SUV hors normes. On regrette toutefois le manque de feeling de la direction, ainsi que le niveau sonore globalement élevé. Dommage, car même affermie, la suspension conserve un confort suffisant. Quant à la consommation, elle s’établit à 8,5 l/100 km.
L’alternative youngtimer
Nissan Sunny GTI (1991 – 1995)
Sous une carrosserie consensuelle, révélée en 1990, la Nissan Sunny recèle des trains roulants intéressants, notamment à l’arrière. En effet, on y trouve des jambes de force alliées à des bras transversaux, une épure très inspirée de ce qu’a créé Lancia avec la Beta. Cette base prend toute sa dimension dans la version GTI, commercialisée en France dès 1991. Pourquoi ? Parce que sous le capot se trouve un performant 2,0 l 16 soupapes de 143 ch qui emmène la Sunny à
210 km/h.
Surtout, elle franchit les 100 km/h en 8,0 s, donc marche mieux qu'une Renault 19 16S et accélère presque aussi fort que le Juke Nismo. Comme elle demeure légère (1 080 kg) et bénéficie de trains roulants judicieusement étudiés, la Sunny GTI profite d’un comportement routier très efficace, et, dans l’ensemble, prodigue un bel agrément de conduite. Une sportive méritant d’être redécouverte. A partir de 7 000 €.
Nissan Juke Nismo (2013), la fiche technique
- Moteur : 4 cylindres en ligne, 1 618 cm3
- Alimentation : injection directe, turbo
- Suspension : jambes McPherson, ressorts hélicoïdaux, triangles, barre antiroulis (AV) ; essieu de torsion, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AR)
- Transmission : boîte 6 manuelle, traction
- Puissance : 200 ch à 6 000 tr/min
- Couple : 250 Nm à 2 400 tr/min
- Poids : 1 250 kg
- Vitesse maxi : 215 km/h (donnée constructeur)
- 0 à 100 km/h : 7,8 s (donnée constructeur)
> Pour trouver des annonces de Nissan Juke 190/Nismo, rendez-vous sur le site de La Centrale.
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