Les Japonais considérent-ils toujours Carlos Ghosn comme un sauveur ?

Si Carlos Ghosn a été arrêté au Japon de façon spectaculaire au mois de novembre 2018, c'est en partie grâce à Hiroto Saikawa. Alors président-directeur général de Nissan, il avait collaboré avec les services judiciaires japonais pour identifier plus précisément les malversations financières ayant conduit à l'ouverture de procédures dans pas moins de treize pays différents. Dans la foulée de l'arrestation de Carlos Ghosn, les déclarations de Hiroto Saikawa étaient accablantes à l'égard de son ancien patron. Il se disait « déçu, blessé, désespéré et frustré par ces malversations intolérables ».

Mais d'après nos confrères d'Automotive News, l'ancien homme fort de Nissan, qui a démissionné de son poste en 2019 suite à une autre affaire de prime irrégulière, conserve malgré tout une bonne image de Carlos Ghosn. « Cette affaire est une véritable tragédie. On avait passé 20 ans à redresser Nissan et à créer de très bonnes choses, puis le scandale a tout mis par terre. Je n'avais malheureusement pas d'autre choix que de le dénoncer quand nous avons découvert ses activités illégales. Mais s'il n'y avait pas eu tout ça, j'aurais évidemment préféré qu'il reste. Ses décisions à la tête de Renault-Nissan-Mitsubishi allaient dans la bonne direction ».

Des relations appaisées entre Renault et Nissan

Les tensions entre Renault et Nissan, essentiellement liées au refus des Japonais de laisser Renault prendre davantage de pouvoir au sein de l'Alliance, ont été partiellement effacées ces derniers temps. Nissan récupère aussi de sa mauvaise situation financière, devenue catastrophique comme chez Renault à la fin de la dernière décennie. Quant à Hiroto Saikawa, il écrit actuellement un livre sur l'affaire Ghosn et s'intéresse de près aux sociétés de mobilité autonome en milieu urbain.