Les Franciliens disent "NON" à la suppression d'une voie sur le périphérique parisien !
Voilà qui ne devrait pas arranger les relations entre la Ville de Paris et la Région Île-de-France. Lancée par cette dernière, une consultation publique met en évidence un rejet massif de la population (90 % des 80 000 personnes ayant répondu), à l’égard du projet de la municipalité parisienne de suppression d’une voie de circulation du périphérique parisien. Un sujet délicat.
Sous l’impulsion d’Anne Hidalgo et de son équipe municipale, la ville de Paris se transforme petit à petit en une zone où les véhicules thermiques sont de moins en moins les bienvenus. Stationnement payant des deux-roues motorisés, abaissement généralisé de la vitesse maximale autorisée, piétonnisation du centre de Paris, les mesures anti véhicules thermiques se multiplient à vitesse grand V.
Sujet hautement sensible entre une équipe municipale soucieuse d’apaiser le cœur de la ville, quitte à en couper l’accès aux Franciliens, et les utilisateurs contraints d’utiliser leur véhicule pour se déplacer et travailler, la place de ces mêmes véhicules dans le Paris d’aujourd’hui et de demain fait débat.
Et en pleine campagne présidentielle, ce n’est pas la Région Île-de-France, présidée par Valérie Pécresse, opposante déclarée à la socialiste Anne Hidalgo, qui va se priver de jeter de l’huile sur le feu.
Lancée par la région, une consultation publique vient de mettre en évidence le rejet à 90,2 % du projet envisagé par la municipalité parisienne de supprimer une voie de circulation du périphérique parisien. Un sondage ouvert du 10 au 30 novembre auquel près de 80 000 personnes ont répondu, et qui offre ainsi un poids certain à son résultat.
La consultation répond donc au projet de la ville de Paris de réserver une voie « au covoiturage et aux autres modes vertueux », après les Jeux Olympiques et Paralympiques 2024. Une portion qui sera réservée aux sportifs médias, secours et forces de l’ordre durant les JO, et que la municipalité souhaite donc pérenniser en en excluant les usagers « classiques ».
Pour Othman Nasrou, vice-président de la région : « Le fait que la région n'ait pas son mot à dire est surréaliste ». La région commente également ce résultat sans appel : « Cette participation très élevée et ce rejet massif démontrent l'intérêt des automobilistes franciliens quant à l'avenir de cet axe de circulation incontournable. Le périphérique est en effet emprunté quotidiennement par plus de 1 million de véhicules, avec 40 % des trajets effectués de banlieue à banlieue et 80 % d'usagers non-parisiens. »
Du côté de la Mairie de Paris, si on argue d’une transformation de la voie plutôt que d’une suppression et que l’on préfère donc jouer sur les mots pour une issue identique concernant les utilisateurs quotidiens, la manœuvre de la Région Île-de-France fait grincer quelques dents. Le tout sur fond de campagne présidentielle, venant pimenter les relations.
Idéologie contre vie quotidienne de millions de personnes, la bataille ne semble que commencer, et rien ne dit qu’elle fera des gagnants.
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