Les cours du pétrole s'effondrent, les prix des carburants chutent (màj)
Florent Ferrière , mis à jour
Les discussions entre l'Arabie Saoudite et la Russie pour relancer les cours du pétrole ont été un échec. En réaction, l'Arabie Saoudite a déclenché une guerre des prix, ce qui a fait chuter les cours de l'or noir. Une bonne nouvelle pour les automobilistes, avec une belle baisse des prix des carburants. Le litre de gazole a perdu 13 centimes depuis le début de l'année.
Mise à jour avec le dernier relevé des prix moyens des carburants en France
Vent de panique sur le marché du pétrole. Les cours de l'or noir ont commencé la semaine avec une dégringolade. Ce matin (9 mars), le baril de Brent a perdu jusqu'à 30 % par rapport à la clôture vendredi (6 mars). Il s'est un peu repris au cours de la matinée, mais la baisse reste très importante en ce milieu de journée, avec un recul de 20 %. Le baril était ainsi à 36 $, contre 45 $ vendredi.
Le pétrole avait déjà plongé en fin de semaine dernière, avec un recul de près de 10 %. En cause, l'échec des négociations entre les membres de l'Opep, l'organisation des pays exportateurs de pétrole, et leurs principaux alliés, au premier rang desquels la Russie. Menés par l'Arabie Saoudite, les membres de l'Opep voulaient renouveler et renforcer l'accord de réduction de la production de pétrole, avec un recul supplémentaire de la production d’1,5 million de barils par jour jusqu’à fin 2020.
Le but était de relancer les cours du pétrole, en baisse depuis le début de l'année à cause du coronavirus. L'épidémie provoque un ralentissement de l'économie, plombant notamment l'industrie chinoise. Or l'Empire du Milieu est le deuxième consommateur d'or noir au monde. La demande de pétrole reculant, l'Opep a donc voulu jouer sur l'offre pour maintenir les prix. Mais la Russie a refusé, n'étant pas gênée par des prix bas, préférant assurer ses parts de marché face au pétrole de schiste américain. Il y a aussi un affrontement géopolitique entre l'Arabie Saoudite et la Russie.
En réaction, l'Arabie Saoudite a clairement lancé une guerre des prix du pétrole. Riyad a annoncé une réduction de ses prix de livraison, la plus importante depuis une vingtaine d'années. L'Arabie a baissé ses tarifs de 6 à 8 dollars par baril par rapport à mars dans les zones où la Russie écoule une grande partie de sa production, notamment l'Europe occidentale. De plus, l'Arabie Saoudite a décidé de rouvrir les vannes à partir de début avril, le précédant accord de limitation de la production devant prendre fin dans quelques semaines. L'Arabie Saoudite devrait produire 10 à 11 millions de barils par jour, contre 9,7 millions ces derniers mois. D'autres pays du Golfe devraient faire de même.
Voilà donc pourquoi les cours ont dégringolé en ce début de semaine. Et on s'attend à une guerre des prix sur le marché du pétrole qui va durer, donc les cours vont rester bas quelque temps. Le grand gagnant est l'automobiliste, puisque les prix des carburants vont continuer de reculer ! Le coronavirus avait déjà bien fait reculer les prix du pétrole depuis début janvier, ce qui a permis une baisse de six centimes par litre d'essence et de dix centimes par litre de gazole entre janvier et fin février.
Et on a pu constater une accélération de la baisse dans les stations ces derniers jours. Ce que confirme le relevé publié aujourd'hui par le Ministère de la Transition Écologique. En une semaine seulement, entre le 28 février et le 6 mars, les prix moyens dans l'Hexagone ont chuté de trois centimes par litre. Le gazole est ainsi descendu à 1,3613 €, le sans-plomb 95 E10 à 1,4383 €. Au 10 janvier, le gazole était à 1,49 €. Il a perdu 13 centimes, et se retrouve au plus bas depuis début 2018.
Avec cet effondrement du pétrole, les prix dans les stations vont continuer de reculer dans les jours et semaines à venir. Voilà une bonne nouvelle pour nos portefeuilles.
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