Le vélo, grand favori du gouvernement
Le gouvernement va porter à 60 millions d'euros le fonds qu'il a créé après le déconfinement pour inciter les Français à la pratique du vélo. L’objectif est d'éviter un report massif des transports en commun sur la voiture. La petite reine est à ce jour la grande gagnante de cette période post-confinement et plusieurs mairies vont pousser dans ce sens.
Initialement doté de 20 millions d’euros, ce fonds va être triplé pour inciter le Français à la pratique du vélo dans le cadre du déconfinement. « Nous avons décidé de tripler ce budget, à 60 millions d'euros, et de viser le million de vélos remis en état d'ici à la fin de l'année », a annoncé ce matin la ministre de la Transition écologique, Élisabeth Borne.
Dans les faits ce fonds permet de financer une aide de 50 € pour la remise en état d'un vélo (changement de chaîne, freins, pneus, dérailleur...) au sein d'un réseau référencé de réparateurs, répertoriés sur le site internet de la Fédération des Usagers de la Bicyclette (FUB) et une plateforme dédiée. Il sert également à financer des places de stationnement temporaires et des formations pour apprendre ou réapprendre à rouler à vélo.
Selon Paris Match qui révèle l’information, le forfait de 50 € a déjà été sollicité pour plus de 62 400 cycles. « Ça fait longtemps que je me bats pour changer le regard sur le vélo, d'autant que 60% des déplacements font moins de 5 kilomètres. En quelques semaines, cette crise a fait gagner des années de politique vélo !», s'est félicitée La Ministre.
Des pistes cyclables temporaires
Favoriser le vélo et limiter la voiture, c’est l’objectif de nombreuses mairies dont la Ville de Paris qui a mis en place des pistes cyclables temporaires et interdit certains axes aux voitures comme la rue de Rivoli. Une stratégie qui semble payante pour le moment, car leur fréquentation équivaut à 60 % du volume de ceux constatés avant le confinement. Même constat à Nice, Marseille, Toulouse et Caen où les mairies ont mis en place des pistes cyclables pour désengorger les rues des automobiles et permettre aux citoyens qui prenaient les transports en commun de continuer à se déplacer en sécurité.
Les Français n’ont pas encore repris la voiture
Depuis le 11 mai, date du déconfinement, le trafic automobile reste encore inférieur à la situation d'avant la crise sanitaire, selon les données de plusieurs spécialistes de la navigation GPS. "La première semaine du déconfinement, on a noté une hausse de 30% du trafic par rapport à la semaine précédente, ce qui ne représente pas le bond significatif auquel on pouvait s'attendre", souligne le porte-parole de Coyote dans une interview à BFM-TV. Même constat chez Waze. L'application de navigation évoque "une distance parcourue en hausse de 25%. Un phénomène plus marqué dans les grandes villes avec +30% de distance parcourue à Paris et à Bordeaux et +25% à Lyon et Marseille.
En région parisienne, la reprise du trafic est plus soutenue mais n'occasionne toutefois pas les points de congestion habituels. "Depuis le lundi 11 mai, le trafic a repris à Paris et en Ile-de-France, plutôt lentement aux heures de pointe matinales, et plus nettement aux pics de trafic en fin d'après-midi, entre 17 et 18 h, avec un taux de congestion autour de 30% en début de semaine, et qui n'a cessé d'augmenter jour après jour pour atteindre 36% vendredi 15 mai au matin. Ce chiffre est à comparer avec les mêmes jours de la semaine en 2019, où le taux atteint en moyenne est de 63% aux heures de pointe le soir", souligne de son côté le spécialiste des solutions GPS TomTom.
Un changement durable ?
Le maintien d'une partie des Français en télétravail peut expliquer ce retour nuancé du trafic automobile, sans oublier la limite des 100 km. En attendant un éventuel retour à la normale qui permettra de mesurer quelle est la mobilité privilégiée par les Français, c’est le vélo qui en profite. Des pistes cyclables qui poussent partout en France. Une aide étatique de 50 € pour réparer sa vieille bicyclette et la crainte de contamination dans les transports en commun. La petite reine bénéficie donc d'un cocktail gagnant en cette période de déconfinement. Reste à savoir s'il s'agit d'un phénomène post-confinement ou d'un changement plus durable des comportements.
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