Le marché automobile international retrouve son niveau d'avant Covid
En 2024, le marché automobile mondial se rapproche de son niveau post-Covid. La Chine et l'Europe performent davantage que l'Amérique,
Avec 89 millions d’immatriculations à travers le monde, le marché automobile mondial retrouve peu ou prou son niveau d’avant covid (90 millions d’unités en 2019) selon l’analyse du cabinet AlixPartners.
L’ensemble du marché mondial global a crû de 2,6 % en 2024. Les trois grands marchés internationaux orientés à la hausse, connaissent en revanche des fortunes diverses avec un fort risque de disparités régionales à l’avenir.
L’Europe de l’est superforme
Dans ce contexte international favorable, la Chine (+4,9 %) avec 26,7 millions d’immatriculations mène les débats, devant une surprenante Europe¹ (+3,2 %) avec 18,5 millions de voitures mises à la route. Malgré tout le Vieux Continent voit sa géographie commerciale évoluer. Les principaux marchés de l'ouest (Allemagne, France, Italie ou Royaume-Uni) voient leur influence se stabiliser. Au profit des pays de l’est.
Tchéquie, Slovaquie, Pologne, Hongrie et consorts représentent 27 % des ventes de véhicules neufs en Europe. Soit 5 points de mieux qu’en 2022. Un sacré relais de croissance dans une région où « il y a à peine 0,6 voiture par foyer » explique Alexandre Marian, Leader, Automotive & Industrial du bureau parisien AlixPartners. Soit moitié moins qu’un foyer français (1,5 voiture).
Les États-Unis en retrait
Si les marchés chinois et européens affichent une santé meilleure que la moyenne internationale, les États-Unis sous-performent. Avec 16 millions de véhicules immatriculés en 2024, les ventes ne progressent que 2,3 %. Soit près d’un point de moins que le marché mondial. Cela s’explique par l’attentisme qui a suivi l’élection présidentielle et les prochaines décisions de l’administration Trump en matière de protectionnisme commercial et de politique sur l’électrique.
L’électrique tchin Chine
Les ventes mondiales de véhicules électriques ont augmenté de 25 % en 2024. Leur part de marché a en revanche nettement moins progressé (+ 2 %) avec un taux de pénétration mondial (13 %) moins élevé que prévu. Ce dernier a même baissé d’un point en Europe (12 % en 2024 VS 13 % en 2023). Une mauvaise nouvelle au regard des exigences (normes CAFE) et échéances européennes (fin du thermique en 2035). La situation n’est guère plus reluisante aux États-Unis où la part de BEV progresse très légèrement (+ 1%) en 2024.
À l’inverse, en Chine l’électrique s’offre un grand bond en avant avec une progression des ventes de 40 % et 26 % de parts de marché. Il est également intéressant de noter la forte progression des hybrides rechargeables (+ 4 % de parts de marché en un an), une technologie davantage mise en avant par les constructeurs chinois. Les marques américaines semblent également suivre cette voie.
Des perspectives disparates
Dans ses prospectives, AlixPartners enregistre une nette stagnation du marché automobile mondiale. La progression sur les quatre prochaines années continuerait d’être soutenue avec une hausse de 2,2 % annuelle jusqu’à atteindre 102 millions de véhicules vendus à travers le monde en 2030, dont 33 % de modèles électriques. Une hausse davantage portée par l’éclatante santé du marché chinois (+3,4 % / an) que par l’anémie envisagée attendue des marchés américain (+0,9 %) et européen (+0,6 %).
1 : UE 27 + 13 pays dont la Russie sans la Turquie
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