Le dossier occasion : Honda CB 500, une robustesse légendaire
S'il figure des motos increvables, la CB 500 serait dans le Top 3 ! Peut-être même sur la plus haute marche du podium. Car après 20 ans d'existence – et de recul - c'est certain, cette Honda est certainement la moto la plus fiable jamais conçue par un constructeur !
1. En bref
Ça fera 20 ans à la fin de l'année que la CB 500 « Type PC 26 » a été produite. 20 ans d'existence au cours desquels la petite Honda a rendu de fiers services et inspiré les constructeurs motos. Bon, ce n'est pas grâce à son look qu'elle a remporté le plus de suffrage, mais bien sur sa fiabilité ! À l'époque déjà, Honda promet plus de 300 000 km soit l'équivalent d'une voiture ! Un argument commercial difficile à croire en 1993 ! Pourtant, très vite, elle fait parler d'elle par son faible coût à l'usage et sa robustesse mécanique devient une légende. Même malmenée, la CB 500 tient bon! Elle devient naturellement la moto des coursiers, des moto-écoles et des débutants, mais sera aussi l'œuvre d'un championnat lancé à l'époque : la CB 500 Cup ! En résumé, la CB 500 est une moto simple, facile à conduire, mais qui possède une bouille bien à elle et un moteur aussi volontaire que jouissif. Son petit bicylindre de 58 ch alimenté par 2 carburateurs possède une large plage d'utilisation. La première lui offre une disponibilité entre 2 000 tr/min et 6 000 tr/min. C'est coupleux et les relances sur le dernier rapport sont franches. La seconde plage d'utilisation, c'est le côté obscur de la CB 500 ! Elle offre une superbe allonge jusqu'à 10 500 tr/min et bien que son moteur hurle à la mort, elle a prouvé que même dans cette utilisation plus sportive, aucuns signes de faiblesses mécaniques ne sont à déplorer ! Et bien que la petite Honda soit équipée d'amortisseurs arrières vite « largués » par un tel rythme, sa partie cycle bien équilibrée offre un côté amusant et sportif qui fera d'elle une moto pas si ridicule que ça sur du sinueux. C'est d'ailleurs en CB 500 Cup que se fera remarquer Sébastien Charpentier. À l'époque, il l'ignore encore, mais il sera titré champion du monde Supersport quelques années plus tard, en 2005 et 2006 !
2. Les différentes versions
- CB 500 (1993-1995)
La première CB 500 a été produite au japon fin 93. Durant ces 2 années, elle sera disponible en 4 coloris : un noir, un rouge, un bleu sombre et un vert métallique. Sa conception est plutôt simple : elle est fabriquée sur la base d'un cadre à double berceau avec poutre supérieur à section périphérique. Son freinage avant est confié à un disque Nissin et l'arrière est équipé d'un tambour. Correct en usage routier ou citadin, son freinage est en revanche complètement dépassé en usage intensif (sur piste par exemple) ! Pas vraiment atypique, la petite Honda est un roadster qui se démarque par un phare rond et un guidon droit au cintre assez fermé. La position de conduite est droite, peu contraignante, mais pas non plus adaptée pour voyager. Sa faible hauteur de selle de 775 mm en fait la moto idéale sur les plateaux des motos-écoles. Même sans ses pare-carters qui la protège en cas de chute, la CB possède des matériaux de qualité, en tout cas robustes, et même après une glissade, la moto repart souvent sans encombres. Son gros réservoir de 18 litres lui offre une autonomie comprise entre 250 et 350 km selon le type de conduite et son tableau de bord informe le pilote sur l'essentiel (jauge de température de l'eau, voyant de pression d'huile, clignotants et plein phare, et trip journalier à rouleau. Pour l'essence, on est encore à l'ancienne avec un robinet !
- CB 500 (1996-2003)
À partir de 1996, la CB est délocalisée en Italie. Elle s'identifie désormais par le type « PC 32 ». Si au départ elle se démarque des précédents modèles par de nouveaux coloris, on remarque quand même quelques changements mineurs : son déflecteur sur le garde boue disparaît, les ressorts de fourches sont plus longs et les bouchons de vidange de fourche disparaissent eux aussi pour finalement réapparaître en 1997 ! Fin 96, la CB abandonne son freinage Nissin au profit d'un Brembo, quant à l'arrière, le tambour est enfin remplacé par un disque ! Globalement, elle reste la même CB, mais les puristes diront que la qualité de certains matériaux s'est dégradée. Enfin, ça ne change pas du côté des deux amortisseurs arrières : il est conseillé de les changer pour de l'adaptable car en 20 000 km, ils sont rincés !
- CB 500S (1998-2003)
Bonne moto sur à peu près tous les rapports, la CB 500 manque néanmoins de protection ! Car si sa fiabilité fait d'elle une véritable rouleuse au long cours, l'ergonomie ne se prête pas au voyage! Alors en 1998, Honda décline sa CB dans une version « S » totalement identique sur le plan mécanique, mais qui se distingue par un nouveau tête de fourche. Globalement plus protectrice, la « S » perd néanmoins de son sex-appeal de petit roadster et sera plébiscité par une clientèle de plus en plus nombreuse : les femmes ! Comme sur chacun des modèles, la moto conserve son grand espace de rangement sous la selle et reste bridable avec le kit 34 ch pour les jeunes permis !
3. Qualités et défauts.
Ce qui peut vous tenter :
- Fiabilité reconnue et approuvée
- Caractère moteur à deux visages (sage et sportif)
- Facile à piloter, basse et légère
- S'adapte à presque tous les usages (courses/livreur, compétition, apprentissage)
- Espace de rangement sous selle
- Moto solide et robuste, même après une glissade
- Grosse autonomie comprise entre 250 et 350 km
- Kit 34 ch
- Coût d'achat, d'entretien…
- Le peu d'électronique permet encore d'intervenir soi-même sur la mécanique
Ce qui peut vous faire hésiter :
- Un peu vieillissante tout de même
- Matériaux peu flatteur
- Amortisseurs arrières d'origines à changer ou à reconditionner
- Pas de jauge à essence mais un robinet
- Position de conduite contraignante sur longs trajets
- Seulement 500 cm3 et 58 ch
- Duo pas ou peu conseillé
4. Fiabilité
C'est le sujet phare de la CB 500 : la fiabilité ! Mais en même temps, il n'y a pas beaucoup à dire justement. Il y a quelques années, des confrères de la presse moto ont démonté une CB 500 après 50 000 km, 100 000 km et même 300 000 km ! Le constat était sans appel. Que-ce soit en usage intensif ou plus sage, la CB 500 enquille les bornes sans montrer de faiblesses mécaniques. Ça ne casse pas et les retours clients ne tardent pas à faire l'éloge de cette machine. Surtout les coursiers qui roulent par tous les temps ! Même sans être ponctuel et rigoureux dans les entretiens, la moto tient le pavé et continue son bonhomme de chemin. Dépourvue d'électronique à l'époque – ce sont même encore des carburateurs – la Honda est facile à entretenir et certaines révisons peuvent être réalisées par le proprio'. Le filtre à air placé sous la rampe de carbu' est très rapide d'accès et facile à nettoyer.
5. Budget
Achat/cote
L'avantage, c'est que lorsqu'on tape « CB 500 » sur le boncoin.fr, il y a plus de 250 annonces qui apparaissent. Ça vous laisse une idée du choix auquel vous aurez droit ! Il y a de tout, certes, mais à vous d'y passer du temps pour trouver LA perle. Les bonnes occasions ne manquent pas ! Les prix varient de 3 500 € à... 1 € ! Il y a évidemment beaucoup de pièces en vente également. Au niveau des kilométrages, c'est là aussi très aléatoire, puisque ça tourne entre 2 500 km et… 320 000 km ! On trouve même encore des premières mains à moins de 2 000 € ! Pour une moto de plus de 10 ans pour la plus récente, c'est une très bonne chose ! Allez, je vous file un tuyau pour une annonce trouvée, très sérieuse : tapez « Honda CB 500 Cup » en recherche « France ». Pour la suite, je vous laisse négocier…
Assurance
Les tarifs d'assurance sont toujours élevés durant les premières années d'un jeune permis. Débuter sur un CB 500 est donc « l'assurance » (ah ah !) de conserver un tarif raisonnable. Pour les autres, coursiers et particuliers plus aguerris, la Honda est tout aussi économique à assurer.
Honda CB500 – Année : 1998
- Formule « Tiers » : 148 €/an
- Formule « Tiers + vol/incendie » : 243 €/an
- Formule « Dommages collision» : 276 €/an
- Formule « Tous risques » : 297 €/an
Ces tarifs sont donnés à titre indicatif avec un comparateur d'assurance. Ils correspondent à un profil « type » dont les critères sont les suivants : « 30 ans, célibataire, salarié, assurance trajet travail en Ile de France, détenteur du permis auto depuis 10 ans/Bonus de 0,65%, permis moto depuis 7 ans/bonus de 0,75 %, assuré sans sinistres sur une moto de 600 cm3 sur les trois dernières années. »
Prix de la petite casse
Silencieux : 433 €
Guidon : 92 €
Embouts de guidon : 25 €
Rétroviseur : 62 € (unité)
Repose-pied : 43 € (unité)
Pédale de frein : 72 €
Sélecteur : 60 €
Levier d'embrayage : 17 €
Levier de frein : 17 €
Clignotant : 60 € (unité)
Entretien
Les fréquences de révisions sont de 6 000 km. De 6 000 km jusqu'à 30 000 km, elles vont respectivement de 137 €, 280 €, 160 €, 350 €, 137 €. Par rapport à des motos plus modernes, le coût n'est pas forcément moins cher. Néanmoins, c'est une moto dépourvue d'électronique et donc l'accès à la mécanique est facile pour ceux qui veulent faire des économies sans prendre trop de risques ! La révision qui préconise le réglage des soupapes est quand même vivement conseillée !
Les concurrentes de l'époque
- Kawasaki GPZ 500
- Suzuki GSE 500
- Suzuki SV 650
- Yamaha XJ 600 Diversion
- Yamaha Fazer 600
Caradisiac a aimé :
- Facilité d'accès et profil d'utilisateur très large
- Performances correctes pour une « basique » de 500 cm3 !
- Coût d'entretien, d'achat et d'assurance
- Tenue de route surprenante
- L'allonge du moteur et son côté rageur dans les tours
- Fiabilité à toutes épreuves
Caradisiac n'a pas aimé :
- Marché de l'occasion abondant : trop de choix tue le choix !
- Manque de technologie : robinet d'essence, tableau de bord incomplet
- Moto encore volée
- Premiers modèles bien démodés
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