La KTM Adventure 1190 au quotidien : épisode 3, entretien et quotidien
Un essai c'est déjà pas mal pour connaître le comportement d'une machine mais pas forcement suffisant pour savoir si l'Adventure est pratique au quotidien. Est-ce qu'elle est facile à vivre? Peut-elle facilement jouer sur le tableau des voyages et des balades autant que son utilisation pour aller au travail tous les jours? Dans tous les cas, je n'ai pas vraiment eu le choix car n'ayant pas ma boîte à roues, je vais devoir tout faire avec elle.
Logistique et transport
Et déjà 2 problématiques se posent à moi : l'organisation du transport des courses et du chien. En plus avec la pluie, cela n'arrange rien. Pour les courses quotidiennes, pas de secret, l'adoption d'un sac à dos et/ou de valises rigides qui se ferment à clé reste la meilleure solution. Muni d'un filet en plus le support bagage à l'arrière de la moto, vous pouvez même sans soucis transporter le pack d'eau. Petit plus narcissique, la couleur orange de la carrosserie et sa ligne font vraiment son petit effet sur la ménagère, les familles et autres clients des magasins. Si vous avez un trottoir assez large pour vous garer (il faut pas rêver l'Adventure prend de la place), le monter ou le descendre ne sera qu'une formalité (à condition d'y aller d'une traite pour les petites jambes comme moi, sinon c'est la gamelle assurée).
Pour le chien c'est déjà un peu plus compliqué, car comme tout système fixé sur le réservoir, il devient plus compliqué pour faire le plein (et de voir les compteurs), voir impossible avec un animal qui n'appréciera pas de se retrouver la tête en bas pour que vous puissiez le faire (enlever le chien du sac n'est pas non plus une bonne idée, à moins d'avoir 5 mains pour tout gérer). D'autant plus que le réservoir en forme de dôme laisse le Bagster se placer vraiment sur le ventre dès qu'il y a du poids (vive les adaptables!). Pour ceux qui voudraient absolument s'équiper d'une sacoche de réservoir, je leur conseille vivement celui de chez KTM. Autrement optez pour des valises ou un top-case. Ne serait-ce que pour éviter de rajouter encore du poids en hauteur pour les manœuvres.
Les manœuvres
Je ne vous apprends rien sur le déplacement à l'arrêt sur un Trail. C'est perché, tout le poids est en haut et ça donne cette impression de lourdeur ! Mais à comparaison de certaines concurrentes, l'Adventure s'en sort plutôt bien (212 kilos). N'ayant pas le profil d'un vrai Trail GT, le rayon de braquage étant assez grand, il est aisé de la manipuler. Bon, je ne vous cache pas que les montées et les dévers ne seront vraiment pas vos amis. D'ailleurs pour les novices de ce type de catégorie, quitte à tourner pendant 20 minutes, privilégiez les arrêts bien à plat, car même si vous pouvez béquiller et poser la moto en légère pente, le débattement des suspensions remonte et vous risquez de pédaler dans la semoule pour la redresser.
L'entretien
L'adventure n'a rien de particulier en ce qui concerne l'entretien de tous les jours (hors révision). Si vous privilégiez les balades en chemin, revoyez régulièrement la tension de la chaîne et le réglage de votre EDS. Lors de mon essai, je n'ai pas ressenti le besoin de refaire les niveaux, et un passage de graisse à chaîne tous les 300 km environ suffi largement. Je n'ai pas noté non plus de suintement ou fuite sur les joints et serrage de collier. Les protections moteur et bas de carénages sont une bénédiction contre les projections diverses, peu importe le type de route emprunté. Il faudra juste être vigilant sur le nettoyage de la bulle, des microrayures peuvent vite apparaître. Les plastiques vernis sont faciles à laver. En revanche, le plastique des protèges mains aime particulièrement garder tous les moustiques collés et les diverses traces d'eau. Idem pour les rétroviseurs, l'aspect granuleux (un peu comme du papier à poncer) est visuellement sympa et cela change du côté plastique habituel, mais n'importe quel chiffon/éponge accrochera et laissera des peluches.
La plus galère pour vous au quotidien sera sans nul doute de faire le plein d'essence. Le bouchon est bien fixé, la serrure est ajustée mais l'embouchure du réservoir est tellement mal foutue que ça déborde régulièrement (bonjour le gâchis !) ou bien le trop-plein du piolet d'essence ne cesse de s'enclencher. J'avoue qu'au bout du dixième plein, mes voisins de pompe à essence hallucinaient de voir me voir pester sous mon casque.
Moto, boulot, dodo
Que l'on ne se le cache pas, l'Adventure n'est pas un scooter. Il n'en a pas les aspects pratiques c'est certain. Mais est-ce que le Trail peut s'adapter facilement à des trajets quotidiens ? La réponse est oui sous quelques réserves de situations particulières. Pour les personnes qui ne vivent pas dans les grandes agglomérations, il est facile de la prendre tous les jours. Les nationales, les départementales seront même un gage de petit plaisir avant d'embaucher ou avant de rentrer chez soi. Qui sait même faire un petit crochet par des routes à motards que les locaux connaissent bien. Son côté « supermot' » est d'ailleurs un vrai régal (jetez un œil au paragraphe sur les balades).
En ville, l'Adventure s'avère un peu plus compliquée à l'utilisation (même si on est loin des gros Trail GT). Sur les portions rapides, là pas de soucis. On est protégé, et la position donne un vrai esprit de confort. Seul le port du costard et autres matières sensibles à un frottement sur l'enrobé pourrait faire défaut (mais ça, c'est sur n'importe quelle machine). Le gros avantage de la KTM, c'est que la hauteur de selle permet d'avoir une très bonne visibilité sur la circulation. Le bicylindre de 1190 cm3 est plein partout et ne fera des dépassements qu'une formalité. Si on privilégie le roulage sur le couple, on pourrait presque se sentir flotter au-dessus de la circulation.
Dans la circulation dense, en revanche, il faudra redoubler de prudence lors de remontée de files. Le guidon est large et le repère via les rétroviseurs en cas de valises latérales peut mettre à défaut. Il faut penser à prendre une marge de sécurité.
En plein cœur de la ville, c'est là que l'Adventure montre ses limites. Même si on domine toujours bien la circulation et que les trottoirs ne sont qu'une formalité. Les manœuvres à très basses vitesses et les rues ultra encombrées ne vous feront pas de cadeau. Là où un roadster/scooter pourrait passer, il vous faudra un bon temps d'adaptation avant de bien gérer des acrobaties avec l'Aventure. Reste, le parking une fois au travail. Car oui cette moto tape à l'œil et attire les regards. Prenant tout de même une certaine place, il faudra vous assurer de gêner personne ou bien qu'elle ne se retrouve pas avec les roues en l'air.
Les balades dominicales
La on va causer sérieux ! Il y a bien un domaine autre que les voyages où l'Adventure à toute sa place, ce sont bien les balades/arsouilles. Une fois, les valoch', top-case, sac du chien et autres subtilisés posés, on va causer à ce moulin qui m'appelle.
Ce que l'on peut retenir en premier, c'est sa facilité de prise en main et sa légèreté d'utilisation. Les 212 kilos de la moto sont extrêmement bien répartis en roulage et disparaissent comme par magie dès les premiers tours de roues. Le plus bluffant reste l'aisance avec laquelle on place la moto dans une courbe. On se croirait avec un nouveau genre de « supermot ». KTM a d'ailleurs toujours eu pour vocation de créer des machines ultra-joueuses avec un gros caractère. Si vous cherchez pour roupiller sur votre moto, passez votre chemin. Même avec son bridage à la française et son moulin assagi, l'Adventure à envie d'en donner. Et on cherche toujours un peu plus ses limites. Tous les leviers et autres sélecteurs sont très instinctifs et on s'habitue très vite à la manier
Le mode route et sport seront l'idéal pour aller s'envoyer du col de montagne. Si vous désirez une monter un peu plus en douceur sans vous faire secouer à chaque reprise (bicylindre oblige, mais nous ne sommes pas non plus dans du SMR), je vous conseille le mode route, un peu plus souple. Dès 3000 tr/min, il répond présent et ce jusqu'à la zone rouge (on apprécie le bridage bien fait).
On aime le bruit d'origine de l'Adventure, même si on apprécie encore plus l'accentuation de cette sonorité ronde et rauque caractéristique de la marque. On pourra enrouler facilement sur les portions roulantes, la katoch'se laisse emmener avec docilité. On se surprend même que les grands débattements des fourches et sa vocation de Trail ne viennent pas perturber plus que ça les envie d'envoyer. Côté frein, rien à dire. L'ensemble étriers radiaux Brembo à 4 pistons et disques de 320 mm est sain et a un très bon feeling à la poignée et pas de plongement excessif dû aux fourches. Il est efficace sans être brusque, et le dosage au frein arrière est bon.
Au final, l'Adventure m'a surprise autant par sa docilité que part son caractère rageur qui ressort dès qu'on lui tape dedans. Mais reste à voir si elle s'avère aussi bien lors des voyages…. Réponse demain !
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