La hausse des taxes sur le carburant suspendue
Après les émeutes de ce week-end, le gouvernement annoncera aujourd’hui le retrait temporaire de la hausse des taxes sur le carburant. Un premier geste de l’exécutif pour apaiser une tension devenue extrême. D’autres mesures d'apaisement devraient être prononcées, notamment sur le pouvoir d'achat.
Après plusieurs semaines de manifestations, des émeutes qui ont secoué la capitale et de nombreuses actions de contestation, le gouvernement fait enfin un premier geste pour tenter de désamorcer la colère qui gagne le France. Le Premier ministre, Edouard Philippe, va annoncer aujourd’hui la mise en place d’un moratoire, autrement dit une pause de quelques mois sur la mise en place de la hausse des taxes de carburant prévue initialement au 1er janvier. Ce moratoire devrait être assorti d’autres mesures qui seront présentées devant les députés LaREM en réunion de groupe parlementaire aujourd’hui à l’Assemblée.
Cette décision du moratoire a été prise pendant la réunion au sommet qui s'est tenue hier soir à l'Élysée autour d'Emmanuel Macron, Édouard Philippe et une dizaine de ministres, dont François de Rugy (Transition écologique) et Bruno Le Maire (Économie). Stanislas Guérini, le nouveau patron de LaREM confiait ce matin au micro de RTL : «Le temps du débat est venu, on lève le crayon, on fait un gel (...) Il doit y avoir une pause pour mettre en place le débat. Nous allons avoir un moment de concertation et de débat avec les Français. Il faut que ce débat puisse se passer dans des conditions apaisées. Ce que nous avons vécu le week-end dernier, nous ne pouvons pas le revivre. Nous avons mis en œuvre un certain nombre de mesures et les Français ne les perçoivent pas concrètement».
Les « gilets jaunes » se montrent sceptiques sur l’annonce de cette suspension de plusieurs mois. Benjamin Cauchy, l’une des figures du mouvement, a salué « une première étape ». Mais « les Français ne veulent pas des miettes, ils veulent la baguette au complet », a-t-il déclaré à l’AFP en réclamant des « états généraux de la fiscalité », « une nouvelle répartition des richesses en France » et l’instauration de « référendums réguliers sur les grands enjeux sociétaux ». Le moratoire est « une cacahuète », a estimé pour sa part Laetitia Dewall, porte-parole des « gilets jaunes » du Val-d’Oise.
À l’exception d’Europe Ecologie-Les Verts et de Génération Ecologie, toutes les formations d’opposition ont plaidé pour un « moratoire » dans la hausse prévue, le 1er janvier, des taxes sur le carburant, mot d’ordre initial du mouvement des « gilets jaunes ».
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