L’expert véreux avait donné un outil de mort
C’est une affaire judiciaire qui fait froid dans le dos. Et qui interroge à nouveau sur les coulisses de l’automobile, celles qui concernent le marché de l’occasion et le métier d’expert. Mis en cause pour des faits d’homicide involontaire, après un accident mortel, un automobiliste s’est vu mis hors de cause. L'enquête avait démontré que le mis en cause avait été victime d'une escroquerie montée par des experts automobiles de mèche avec des garagistes véreux.
Une relation trouble entre ces professionnels qui rappelle l’affaire des plus de 5 000 véhicules potentiellement dangereux qui auraient également fait l'objet d'expertises frauduleuses. Des voitures que les autorités cherchent à sortir de la circulation en sensibilisant leur propriétaire par courrier. À ce stade, le lien n’est pas établi entre les deux affaires selon le parquet compétent d’Évry. Mais deux possibilités apparaissent : soit il y a un lien et dans ce cas, le véhicule n’avait pas été identifié. Ce qui sous-entend qu’il n’y en a plus qu’escomptés. Soit il n’y a pas de lien et nous avons donc là une nouvelle affaire d’experts véreux. Ce qui ne rassure pas plus.
Ceci dit, en janvier 2014, Baptiste, 22 ans, avait trouvé la mort dans un virage d'une route départementale du sud de l'Essonne. Au volant : son meilleur ami, Vivien, qui avait acheté sa voiture d'occasion quelques jours plus tôt dans un garage des Hauts-de-Seine. Il l'ignorait, mais sa Clio, qui avait été gravement endommagée auparavant, avait reçu un certificat de remise en circulation de complaisance délivrée par un expert véreux. L’escroquerie ayant été établie, le conducteur a été relaxé. "Vivien et Baptiste ont été victimes d'escrocs en bande organisée. Quand j'ai pris connaissance de ce dossier, j'ai été scandalisé, outré par la façon dont on a mis entre les mains de Vivien un outil de mort" a déclaré à l’audience le procureur.
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