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L’entretien des routes, un « mur d’investissement difficilement surmontable »

L’État et les collectivités territoriales peinent à entretenir et sécuriser un réseau routier français de plus en plus dégradé. Face au mur colossal des investissements à consentir, l'État essaye de nouvelles expériences de gestion décentralisée, et passe la gestion des dossiers chauds aux régions. Mais qui va payer ? 

L’entretien des routes, un « mur d’investissement difficilement surmontable »
99% des routes et chaussées sont à la charge des collectivités territoriales qui peinent à les entretenir ©LaProvenceMaxppp

Près de 19 % du réseau routier national non concédé (routes nationales et autoroutes gratuites) et environ 10 % des routes départementales sont en mauvais état. Et les dépenses d'investissement ne sont pas à la hauteur des besoins.

Selon l’URF (Union Routière de France), en 2022, l’État a dépensé 15,7 milliards d’euros dans les routes, soit une baisse de 10,4 % par rapport à 2012 alors même que la route a rapporté à l’État et aux collectivités 47,8 milliards d’euros de recettes en 2022 (entre les taxes sur les carburants ou sur les assurances, et les cartes grises...). Reste que  la majeure partie de la gestion des routes appartient aux collectivités locales. En charge de 99 % du réseau (plus d’1 million de km), départements et agglomérations financièrement étranglées peinent à mobiliser les ressources nécessaires au bon entretien et à la sécurisation de leurs routes.

Des collectivités exsangues

« L'an dernier, il y a eu un ralentissement marqué sur les nouveaux projets d'investissement, qui va se poursuivre en 2025 » déplore Jean-Pierre Paseri, président de Routes de France aux Échos. En manque de ressources financières,  les collectivités sont contraintes de lever le pied. Le département du Cher a baissé de 5 millions son budget route (15 M€ vs 20 en 2024). L’Essonne de son côté a retardé de gros investissements pour se concentrer sur l’entretien courant.

« Les contraintes financières qui s’exercent sur les gestionnaires, et qui vont s’accentuer, entravent la mise en place de stratégies optimales d’adaptation et d’entretien des réseaux routiers face aux dégradations qu’ils subissent. Cela va notamment entraîner la formation d’une importante dette grise qui pourrait s’ériger en mur d’investissements difficilement surmontable » souligne Claude Riboulet, président de l'Institut des routes, des rues et des infrastructures pour la mobilité (IDRRIM), dans le rapport 2024 de l'Observatoire national de la route.

Une nouvelle expérience de gestion décentralisée

Depuis le 1er janvier 2025, l'État a mis en place une nouvelle gestion décentralisée du réseau routier. Les régions Grand Est et Auvergne-Rhône-Alpes ont pris en charge, à titre expérimental, la gestion de 1 280 kilomètres de routes nationales non concédées. Une façon pour ces collectivités de reprendre la main sur l’entretien et la sécurisation d’un réseau trop délaissé par l’État. Le manque d’investissements ayant conduit à une dégradation des infrastructures. 

Dans le Grand Est, plus de 50 % des chaussées nécessitent un entretien, et 12 % des ouvrages d’art exigent des travaux lourds. La région nouvellement responsable de 525 km de routes stratégiques prévoit d’investir cette année 92 millions d’euros dans la modernisation de son réseau. Soit, trois fois plus que ce que l’État avait prévu. Le rythme d'investissement sera ensuite de « 80 à 100 millions » par an. Mais où trouver l’argent ? À côté de la compensation de l'État (32 millions par an), la région veut financer ces chantiers par une écocontribution poids lourds comme le prévoit également la collectivité européenne d'Alsace (haut et bas Rhin). Mais la mesure ne sera effective qu’en 2027. En attendant, la collectivité recourt à des emprunts d’équilibre.

La région Auvergne Rhône-Alpes reprend de son côté la gestion de 756 kilomètres de routes nationales non concédées. Pour la collectivité, il s’agit d’une expérimentation cruciale afin d’assurer un équilibre entre les besoins des grandes métropoles et ceux des zones rurales.

La pérénité pose question

L’expérimentation menée par ces deux régions pourrait préfigurer une décentralisation durable de la gestion du réseau routier national. C'est en tout cas ce que souhaite le gouvernement. Encore faut-il que le modèle soit transposable à l’ensemble de la France. En décembre dernier, la région Occitanie a dû renoncer au transfert de gestion des routes nationales sur son territoire, invoquant un manque d’engagement financier de l’État, des incertitudes techniques et juridiques, et un contexte budgétaire tendu.

L’Union Routière de France, estime à plus de deux milles milliards d’euros les investissements nécessaires à la remise à neuf de l’ensemble du réseau routier français.

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