Goodyear mis en examen après ses accidents mortels
Poursuivi en justice dans plusieurs affaires d’éclatement de pneus de camions ayant entraîné la mort de plusieurs personnes, le manufacturier américain est officiellement mis en examen en France. Il lui est reproché de ne pas avoir réagi en ayant découvert un grave problème de sécurité sur ses produits.

L’affaire fait grand bruit depuis les premiers accidents mortels référencés notamment en France : le manufacturier américain Goodyear n’aurait pas pris les mesures adéquates alors qu’aurait été identifié en interne un problème de conception de son pneu pour camion, impliqué dans plusieurs accidents graves dont certains ont entraîné la mort du conducteur du poids lourd (et de personnes tierces).
Depuis 2014 (date des premiers accidents mortels référencés en France), des familles de victime avaient rassemblé des éléments et engagé des poursuites à l’encontre de la société américaine et de ses filiales européennes, quand il a été constaté que plusieurs produits de sa gamme de pneus de camions (les Goodyear Goodyear Marathon et Marathon LHS II + mais aussi le Dunlop SP 344) étaient impliqués dans de nombreux accidents très graves avec à chaque fois le même scénario : un éclatement d’un des pneus avant menant à une perte de contrôle du véhicule.
Des documents indiquant que Goodyear savait
Comme l’ont rapporté l’année dernière les journalistes du Monde, des documents internes semblent prouver que la direction de Goodyear Europe était au courant de ce problème grave de sécurité pour ces gommes mais qu’elle a préféré éviter l’organisation d’une campagne de rappel en gardant ces informations secrètes, sans même prendre la précaution d’informer ses clients équipés. D’autres accidents mortels ont eu lieu après l’année 2014, lesquels auraient logiquement pu être évités.
A la lumière de ces soupçons, le tribunal de Besançon a officiellement mis en examen la filiale SAS Goodyear Operations, branche qui a produit les gommes incriminées. Il a ouvert une procédure pour « homicides involontaires », « tromperie sur les qualités substantielles d’une marchandise » et « pratiques commerciales trompeuses », des faits graves pour lesquels le montant de l’amende peut atteindre 10% du chiffre d’affaires de l’entreprise dans ces deux derniers cas comme le notent les journalistes de 20 Minutes.
Prouver la culpabilité du manufacturier
Dans ce procès, il sera évidemment question de la culpabilité du manufacturier américain et de sa filiale européenne, accusée d’avoir su en n’ayant rien fait pour éviter des drames. Compte tenu des éléments présentés par les familles de victimes et les journalistes du Monde (notamment grâce à des lanceurs d’alerte ayant communiqué des informations internes au groupe), il pourrait déboucher sur de très lourdes condamnations si ces éléments sont jugés comme de véritables preuves recevables. Sachant que des accidents du même type ont eu lieu dans d’autres pays d’Europe, les répercussions possibles pour Goodyear sont difficiles à quantifier.
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