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État des routes : le déclassement de la France se poursuit

Dans Moto / Pratique

Olivier Cottrel

Délaissées pendant des années, les routes françaises, parfois en très mauvais état, font aujourd’hui figure de mauvais élèves au niveau international. Un manque d’entretien qui pose un vrai problème de sécurité pour les usagers et des maux de tête aux collectivités locales.

État des routes : le déclassement de la France se poursuit

Qu’il semble loin le temps où la France dominait le classement international réalisé par le Forum économique mondial concernant la qualité des infrastructures routières. C’était pourtant en 2012.

Depuis, la chute est sévère (18e rang en 2019), et rien ne semble en mesure d’endiguer cette dégradation constante de nos routes qui nuit continuellement à la sécurité des usagers, parfois avec des circonstances dramatiques, notamment pour les deux-roues.

Alors que le Gouvernement n’a de cesse d’évoquer la sécurité comme argument en faveur de la mise en place du contrôle technique moto, l’État, qui s’est désengagé de l’entretien du réseau routier français en 1982 avec les lois de décentralisation, ne semble guère se préoccuper de l’état de ses routes.

Un manque d’entretien, qui, combiné aux aléas climatiques (excès de pluie et sécheresse) de plus en plus extrêmes fait souffrir le réseau routier français, parmi les plus longs d’Europe avec 1,1 million de kilomètres.

Ornières, nids-de-poule, affaissements de chaussée, fissures, crevasses sont autant de dangers potentiels sur nos routes. Des défauts que l’on rafistole aujourd’hui à grands coups de rustines tels un pansement sur une jambe de bois, comme un avant-goût de ce qui attend le motard qui viendrait y mettre ses roues.

Outre le manque d’entretien, déploré depuis des années, la dégradation des routes françaises s’explique également par un manque de savoir-faire en ce domaine, comme l’ont précisé nos confrères du Figaro, qui ont donné la parole à Jean-Max Gillet, délégué général du syndicat Maintenance des routes de France (MRF) : « le savoir-faire pour créer et entretenir une route s’est volatilisé. Le point de départ de ce délitement coïncide avec les lois de décentralisation de 1982, quand les collectivités, héritant de routes nationales, ont vu les préfectures réduire leurs effectifs d’ingénieurs. Ces derniers n’ont alors plus, comme ils le faisaient, conseillé les collectivités, notamment les communes, alors qu’elles détiennent la plus grande partie du réseau, soit 705 000 km contre 378 834 km pour les départements et 12 530 km pour l’État. « Or ces communes ne font pas toujours appel à des bureaux d’études car ils sont trop coûteux. Elles s’en remettent à des entreprises juges et parties et ne font pas toujours les bons choix » déplore Jean-Max Gillet. »

Et le spécialiste de poursuivre : « Dans les villes, les roues des bus sont gonflées au maximum pour en éviter l’usure mais cela abîme la chaussée. Quant aux applications d’aide à la conduite, elles proposent des itinéraires bis qui font débouler les camions dans des villages où les voies ne sont pas conçues pour résister à ce type de trafic. »

Mises à mal par des années de manque d’entretien les routes françaises continuent donc de se dégrader, devenant de plus en dangereuses pour les usagers. Un point régulièrement soulevé par les différentes associations de motards, mais aussi d’automobilistes mais encore généralement ignoré, tout ou en partie, par les pouvoirs publics.

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