Et la voiture dans tout ça ?
Peut-on écrire un billet d’humeur sur Caradisiac quand la guerre revient en Europe, quand les cauchemars des années de guerre froide rougeoient à nouveau et qu’un pays de 44 millions d’habitants est attaqué par l’armée russe ?
Certainement, oui, ça doit être faisable, pourtant je n’y parviens pas. La bagnole dans tout ça ? Je n’ai que des idées minables de billets dérisoires. Je pourrais vous faire une tartine sur la situation de Renault qui, en prenant le contrôle de Lada-Avtovaz il y a cinq ans a fait de la Russie son deuxième marché après la France. Il y est aussi le premier constructeur automobile et le premier employeur étranger. Mais qu’en dire ? Hormis qu’entre la Turquie où est fabriquée la Clio et la Chine d’où vient la Kwid, le Losange semble avoir un certain penchant pour les autocraties et cela pourrait se payer très cher. En fait, à l’heure où j’écris ces lignes, je m’en tamponne de Renault, aussi bien que de Total et de la Société Générale.
Des convois vers la liberté…
Ce week-end, entre deux apnées sur LCI, BFM, CNews et France Info, mon esprit divague : et au fait, qu’est-ce que je vais bien pouvoir écrire pour lundi sur Caradisiac ? Je vois ces files de voitures bondées fuyant l’avancée russe et cherchant à rejoindre l’abri des frontières slovaque et polonaise.
Et, les cheminements de l’esprit sont décidément étranges, je repense à ces autres files que l’on voyait sur les mêmes chaînes d’info quelques semaines, plus tôt. Comment s’appelaient-ils déjà ? Ah oui, les convois de la liberté. Ces braves gens (sans ironie, je le jure) qui allaient bloquer Paris et Bruxelles pour lutter contre les tyrannies macroniennes et européennes. C’est bizarre, on n’en entend plus parler de ces convois de la liberté, pas plus que des antipass et des antivax (nuance !). Une tyrannie a chassé l’autre et elle n’est pas du même tonneau…
Sans doute qu’au fond, le passe sanitaire est moins attentatoire aux libertés que le passeport russe. Et puis les vaccins à ARN messager fichent quand même moins les chocottes qu’un char russe – même en panne d’essence – ou que la soldatesque tchétchène qui, comme chacun sait, ne respecte aucun geste barrière.
Se serrer la ceinture de sécurité
Notre sens des priorités a décidément bien changé et cette fois, pour quelques années au moins. Nous n’aurons plus seulement besoin d’éoliennes, de panneaux solaires et de centrales nucléaires, d’infirmières et de médecins mais aussi de soldats, de chars, de missiles et d’avions car à ce que je lis ici ou là, notre armée - pourtant la mieux dotée d’Europe - n’alignerait, face à une menace guerrière, pas grand-chose de plus en effectifs que l’armée ukrainienne. Nous avons désarmé à la fin de la guerre froide, c’était sans doute une bonne idée sauf qu’elle n’était pas partagée par Vladimir Poutine.
Et maintenant, comment va-t-on arbitrer entre urgences climatiques, sociales et militaires ? Et surtout, qui va payer ? Je sais bien que je pose la question à un moment où la dette française a atteint les 120% du PIB et où la hausse des prix de l’énergie et des carburants ne pourra plus être longtemps amortie par le gouvernement, quel qu’il soit. Et surtout, à une période (électorale) où l’on ne se bouscule pas pour promettre des hausses d’impôt…
Et c’est là que j’aimerais en revenir à la bagnole. Mais pardon, je n’y arrive pas. Tout ce que je trouve, c’est une métaphore à deux balles sur une ceinture qu’il va bien falloir se serrer : une ceinture de sécurité bien sûr...
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