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Du permis A2 au permis A : Caradisiac a participé à la formation version Philippe Monneret

Dans Moto / Pratique

Quentin Cazergues

Passer son permis A n’est pas une promenade de santé. Encore moins depuis qu’il s’obtient en deux fois. Caradisiac moto s'est inscrit à la formation d’une journée pour acquérir le permis moto sans limite de puissance, chose uniquement possible après deux ans d’expérience. Nous avons suivi le programme imaginé par Philippe Monneret pour ses élèves à la moto-école Easymonneret en passant par un détour à Montlhéry, 

Du permis A2 au permis A : Caradisiac a participé à la formation version Philippe Monneret

Deux ans, c’est la période durant laquelle les prétendants au passage du permis moto A (sans limite de puissance) doivent patienter après avoir obtenu la catégorie A2 (35 kW/47,5 ch max.). À l’issue de ces deux années, une formation de sept heures, dite « passerelle », devient accessible pour faire sauter la bride. Depuis le 3 juin 2016, ce système est obligatoire indépendamment de l’âge du candidat. Fini donc le permis « gros cube » sans transition dès 24 ans.

Les premiers aspirants motards à s’être inscrits à partir de cette date ont maintenant pu expérimenter la formule nouvellement imposée. Nous aussi. Caradisiac a pris part à l’une de ces journées de validation du permis à la moto-école Easymonneret de Meudon, dans les Hauts-de-Seine (92). Ce jour-là, le patron Philippe Monneret en personne, pilote moto de renom, a enfilé son casque de moniteur et nous a dispensé cette formation avec un déroulement spécifique à son établissement.

Habituellement, les sept heures comprennent deux heures de théorie, deux de pratique en dehors de la circulation et trois heures en circulation. Philippe Monneret tient à remettre les points sur les "i" : « Dans le programme proposé en général dans les autres moto-écoles, on renvoie les élèves sur le plateau, refaire les exercices demandés pour l’obtention du permis. Pendant la circulation, il y a trois élèves dans la voiture suiveuse qui observent et analysent le comportement du quatrième à moto. Au final, ils se retrouvent au guidon environ une demi-heure chacun. Ici, on va plus loin, on roule plus et on travaille des techniques différentes, adaptées à la conduite d’une moto plus puissante en sécurité. »

Du permis A2 au permis A : Caradisiac a participé à la formation version Philippe Monneret

 

Journée technique

Retour à l’école oblige, le gilet orange fluo est de la partie. Nous enfourchons nos Suzuki SV 650 d’un jour et débutons d’entrée de jeu par la pratique. En fait, les cours théoriques prennent la forme de conseils distribués par le coach au fil des exercices. Les premières difficultés apparaissent sur le petit circuit forestier conçu par M. Monneret au sein du terrain de l’agence de Meudon, une piste très étroite qui concentre de nombreux pièges avec montées et descentes, chicanes et virages à l’aveugle au plus près des troncs d’arbres parfois recouverts de gros tapis pour amortir les chocs…

Du permis A2 au permis A : Caradisiac a participé à la formation version Philippe Monneret
Du permis A2 au permis A : Caradisiac a participé à la formation version Philippe Monneret

 

Les passages se succèdent et Philippe Monneret recadre chacun d’entre nous : « Rentre tes pieds vers l’intérieur. Vous êtes trop raides, comment voulez-vous faire tourner la moto ? Penchez-vous plus vers le virage. Tournez la tête. » Pour bien comprendre, un petit tour en passager derrière le pro nous montre l’idéal à atteindre. Au premier virage, on se résout vite à l’idée de ne sûrement pas pouvoir approcher cet idéal. Sans se laisser distraire par la vitesse et les secousses imposées par le pilote, nous essayons d’enregistrer les commentaires qu’il prodigue en direct.

De nouveau sur notre moto, nous repartons pour plusieurs tours assez troublants car en sens inverse, avec en tête une meilleure connaissance des capacités de l’engin et un peu plus d’assurance.

Quelques explications de Philippe Monneret pour bien se positionner sur la moto.
Quelques explications de Philippe Monneret pour bien se positionner sur la moto.

Ensuite, direction Montlhéry dans l'Essonne (91), toujours à moto, pour travailler les trajectoires, les freinages et les ré-accélérations sur une partie du circuit routier. Sur place, nous commençons par suivre à la trace l’instructeur afin de savoir où placer ses roues. Nous enchaînons avec des tests de freinages d’urgence et de passages d’une épingle en pente. À l’arrêt, sur la béquille, il corrige nos positions sur la machine pour aborder une courbe.

Enfin, à pieds, nous étudions sur cette même épingle la trajectoire idéale en plaçant des cônes pour matérialiser la porte d’entrée, le point de corde et la porte de sortie. À chaque étape, la bonne action à appliquer est expliquée dans le but d’accomplir une sortie de virage sûre quel que soit le niveau de puissance de la moto. « Durant cette journée, on met l’accent sur la ré-accélération en sortie de courbe, nous dit M. Monneret. C’est dans cette phase de la conduite que la technique compte le plus lorsque l’on conduit des motos qui peuvent dépasser les 200 chevaux. »

 

Retour(s) d’expérience

Nous reprenons la route vers Meudon pour quelques dizaines de kilomètres supplémentaires avant de nous voir remettre notre attestation de suivi de la formation. Sommes-nous de meilleurs motards en fin de journée que nous l’étions le matin ? À condition de s’impliquer et d’accepter de remettre en question sa conduite, acquise en plus de deux ans d’expérience de la circulation, oui, assurément. Dans tous les cas, avoir un regard extérieur qui pointe nos défauts auxquels nous ne prêtions plus attention avec le temps ou dont nous n’avions même pas conscience, est forcément un gage de progrès.

Ce stage apportera toujours quelque chose à l’élève. Plus ou moins en fonction de la sensibilité de chacun, à l’image de Guillaume, l’un des participants : « L’une des difficultés de cette formation est de s’habituer à la moto, différente de la nôtre. Pour ma part, j’y ai appris que je ne me tenais pas assez en arrière sur ma selle et surtout, j’ai dû revoir mon freinage en utilisant l’ensemble de mes doigts sur la commande de freins avant. En revanche, pour le passage en courbe, je préfère m’en tenir à mon ressenti acquis en deux ans d’expérience car les explications données étaient très techniques, c’était trop pour moi. »

Un peu le contraire de Julien qui aurait apprécié pouvoir bénéficier de plus de temps pour s’améliorer : « Les exercices en virages étaient trop courts selon moi. J’aurais aimé que la partie sur le circuit de Montlhéry dure plus longtemps pour approfondir mes compétences dans ce domaine. »

Sur une partie du circuit routier de Montlhéry, nous approfondissons nos techniques de passage en courbe.
Sur une partie du circuit routier de Montlhéry, nous approfondissons nos techniques de passage en courbe.

Un avis à relativiser car par principe, il s’agit d’une validation de son permis et de ses aptitudes préalablement acquises. La formule proposée par Easymonneret en donne un peu plus et permet d’apprendre de nouvelles techniques pas forcément abordées auparavant mais ne doit pas être considérée comme un stage de perfectionnement, plus intensif. De 180 € à 260 €, la formation « passerelle » atteint dans sa fourchette haute, des prix comparables à ces derniers. Ce qui pousse à comparer les tarifs au sein d’une même enseigne, qui peuvent varier en fonction des dates de passage et du lieu choisi.

En définitive, le passage du permis A en deux étapes, permet de corriger les mauvaises habitudes avant de passer à un deux-roues qui pardonne moins certaines erreurs. « Le permis A2 est une très bonne formation à la base, mais lorsque les mêmes épreuves donnaient un accès direct au permis A, ce n’était pas suffisant, on le voit bien sur ce type de stage d’une journée, explique Philippe Monneret. Pour maîtriser de plus puissantes motos, l’expérience et les techniques supplémentaires sont indispensables. »

Ce serait effectivement dommage d’envoyer à la casse sa toute nouvelle sportive sur une accélération un peu trop prononcée. Pour les lauréats du jour, le choix de leur prochaine monture était déjà bien réfléchi : débridage de leur Yamaha MT-07 ou Suzuki SV 650, passage d’une Moto Guzzi V7 à une reluisante BMW R Nine T ou encore d’une Aprilia Shiver à une plus démonstrative Tuono V4 du même constructeur. Il suffisait d’attendre deux ans.

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