Coronavirus : quel impact sur l’automobile en France ?
Sans surprise, le Covid-19 exerce déjà une forte influence sur les usages de l’automobiliste. Achat de modèles neufs, vie quotidienne, utilisation des transports en commun, covoiturage… : découvrez ce que cette crise sanitaire a déjà changé dans notre quotidien.
La pandémie de Covid-19 se développe, et induit d’énormes changements dans la vie quotidienne de chacun. L’automobile, en tant que véritable phénomène de société, est touchée de plein fouet par les craintes légitimes qui gagnent les esprits. Avec quelles conséquences concrètes ? Pour le savoir, Caradisiac s’est livré à un premier tour d’horizon auprès des principaux acteurs concernés.
Les premiers touchés sont les concessionnaires. Si les visites en concession se raréfient, il est toutefois encore trop tôt pour mesurer l’ampleur des dégâts : « il y aura moins de contacts humains, et cela aura forcément un impact sur l’indice des commandes », commente le Comité des constructeurs français d’automobiles (CCFA). « Il devait y avoir des journées portes ouvertes le week-end prochain, ça risque d’être plus calme que prévu. »
De fait, dans l’hypothèse où la crise ne dure pas trop longtemps, c’est surtout le marché des particuliers qui sera touché : « 55% des immatriculations sont assurées par les entreprises, où la stratégie se joue à plus long terme » rappelle le CCFA.
« Le marché français a fini à 2,21 millions d’unités en 2019, et on anticipait une baisse de l’ordre de 3,8% à 2,13 millions cette année. Mais il faut s’attendre à un énorme choc macro-économique dû à la crise du Coronavirus, avec un premier quadrimestre 2020 très compliqué résultant des mesures de confinement », commente Eric Champarnaud, Président-fondateur du cabinet spécialisé Autoways. « Avec toutes les précautions possibles, et en fonction de l’évolution de la situation, on peut imaginer que le marché descende sous le seuil des 2 millions de véhicules cette année. »
Si les Français achètent moins de voitures, ils semblent rouler davantage dans la mesure où ils ont tendance à déserter les transports en commun. A la RATP, on note d’ailleurs déjà « une baisse notable des ventes de titre de transport pour les utilisateurs occasionnels. »
6 français sur 10 privilégient leur voiture
D’après un sondage publié par l’association 40 Millions d’automobilistes, il ressort en effet que la moitié des Français craignent les déplacements collectifs en cette période d’épidémie.
Pour autant, et selon la même source, « près de 8 automobilistes sur 10 ne limitent pas leurs déplacements malgré le CoViD-19 » et « plus de 6 Français sur 10 privilégient leur voiture en cas de déplacement ».
La baisse de régime est aussi constatée chez le leader du covoiturage BlaBlaCar: « Initialement limitée aux trajets internationaux vers l’Italie, la baisse du volume d’activité sur les trajets longue distance est désormais visible sur toute l’Europe de l’Ouest. En France, elle représente 15 %. »
Mais pour l’Union des Industries pétrolières (UFIP), il est toutefois trop tôt pour évaluer l’impact sur les consommations de carburant : « on a les chiffres trois semaines après la fin du mois précédent, donc nous vous donnons rendez-vous dans quelques jours. En janvier, on avait toutefois enregistré une hausse de 2,4% par rapport à janvier 2019, mais c’est peut-être une conséquence de la grève des transports. Et en 2019, le contexte d’alors était très particulier avec la crise des Gilets jaunes, qui modifiait les habitudes. »
En tout cas, côté carburant, il ne faut hélas pas s’attendre à ce que le gazole (1,36 € en moyenne) ou de sans plomb (1,44 €), dont le tarif a chuté ces derniers temps en raison de la baisse du coût du baril, ne chute davantage. En effet, le prix du litre à la pompe est composé de 60% de taxes, et celles-ci font en quelque sorte office d’« amortisseur » à la baisse. Inutile d’espérer voir le gazole passer sous la barre d’un euro par litre, à moins d’une catastrophe que personne ne souhaite.
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