Contrôle technique : beaucoup de voitures n'ont pas été vérifiées en 2019
700 000 véhicules pourraient manquer à l'appel cette année. En cause : le durcissement du contrôle mais aussi les effets de la prime à la casse. Les professionnels du secteur réclament plus de sanctions pour les conducteurs en faute.
Selon Dekra, environ 560 000 véhicules qui auraient dû passer un contrôle technique (CT) cette année manquent à l'appel. Un bilan fait à fin novembre et qui pourrait grimper à 700 000 véhicules d'ici le 31 décembre.
Karine Bonnet, président du réseau Dekra, a déclaré à nos confrères de Journal Auto : "C’est du jamais vu, nous n’avions jamais assisté à une telle situation". Elle indique qu'il y a toujours eu des retardataires face à l'échéance (quatre ans après la première mise en circulation, puis tous les deux ans) mais parle de proportions "anormalement élevées".
Les Français sont-ils devenus de mauvais élèves du contrôle technique ? On peut y voir les effets des renforcements du contrôle, avec pour commencer une nouvelle formule en mai 2018. Celle-ci a mis en place les défauts critiques, qui demandent une réparation immédiate. Puis il y a eu le renforcement des contrôles pollution pour des modèles diesels en juillet 2019. De quoi pousser des conducteurs à zapper le contrôle pour éviter d'être recalés et d'avoir des dépenses coûteuses.
De plus, la réforme liée à la pollution avait été repoussée de six mois en réponse au mouvement des gilets jaunes. Pour Karine Bonnet : "Ce report a provoqué une forme de flou et certains automobilistes ont cru qu’ils pouvaient bénéficier d’une forme de tolérance". La présidente de Dekra estime aussi que "les contrôles routiers des forces de l’ordre se sont raréfiés".
Mais un autre facteur entre en jeu : le renouvellement du parc automobile français, grâce à la prime à la casse. Avec elle, plusieurs centaines de milliers d'autos ont été mises au rebut depuis début 2018, ce qui joue forcément sur le nombre de modèles à contrôler.
Les professionnels du secteur s'inquiètent. D'abord pour la sécurité routière, puisque le CNPA (Conseil National des Professions de l’Automobile) annonce qu'au moins 10 000 véhicules qui devaient passer leur contrôle présentent "un danger direct et immédiat".
Mais ils sont aussi inquiets pour leur business, avec un recul de la fréquentation dans les centres ! Ils n'ont d'ailleurs pas hésité à écrire au Premier Ministre Édouard Philippe pour faire des propositions afin de "lutter contre le comportement de report voire d’évitement du contrôle technique". Parmi les idées, la création d'un fichier des véhicules à contrôler… et du répressif, avec une hausse de l'amende en cas de défaut du CT et un contrôle automatisé par vidéo-verbalisation !
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