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Consultation citoyenne à propos du périf parisien : vrai référendum ou faux scrutin ?

Dans Economie / Politique / Politique

Michel Holtz

À partir d'aujourd'hui et jusqu'au 28 mai, chacun peut s'exprimer sur la future voie réservée au covoiturage et aux transports en commun sur la rocade parisienne. Un référendum pour ou contre la mesure ? Pas vraiment. La mairie de la capitale se contente de demander aux usagers de trancher sur les modalités d'application d'une décision déjà prise.

Consultation citoyenne à propos du périf parisien : vrai référendum ou faux scrutin ?

Les consultations citoyennes sont dans l’air du temps et Anne Hidalgo ne veut pas être en reste. Du coup, la Mairie de Paris a décidé de demander son avis à qui veut bien le donner sur le périphérique qui ceinture la capitale. Une consultation ouverte dès aujourd’hui et jusqu’au 28 mai.

La question posée devrait logiquement être simple : « êtes-vous pour ou contre le fait de réserver une voie du périf au covoiturage, aux taxis, ambulances et transports en commun ? » Et ce, dès l’an prochain, à l’issue des JO. Chic, les Parisiens peuvent s’exprimer, et pas seulement les résidents de la capitale intra-muros, mais l’ensemble des Français. Évidemment, les habitants de Perpignan sont moyennement concernés par la mesure, mais les banlieusards le sont plus que tout le monde, et surtout plus que les parisiens eux-mêmes.

Une consultation tronquée

Sauf que la question posée n’est pas celle-ci. En fait, les citoyens ne pourront s’exprimer que sur les modalités d’application d’une mesure qui semble déjà actée. Les éventuels horaires d’application, les véhicules concernés, les futures limitations de vitesse ou les mesures d’accompagnement sont les seules questions posées. Autant dire que la consultation est quelque peu tronquée.

Anne Hidalgo a déjà tranché : le périf sera amputé.
Anne Hidalgo a déjà tranché : le périf sera amputé.

De plus, cette décision qui semble donc entérinée, va à l’encontre des avis déjà émis. Lors d’un sondage publié par le Conseil Régional d’île de France en 2021, 90 % des 79 000 usagers interrogés s’étaient déclarés opposés à la mesure. Pourquoi la région parisienne dans son entier et pas les seuls Parisiens ? Car non seulement ces derniers ne sont que 34% à posséder une voiture, mais de plus, selon la Région, les Parisiens ne seraient que 20 % à s’entasser sur la rocade de la capitale et ses 35 km, contre 80 % d’usagers en provenance de la petite et de la grande couronne.

Pour autant, le choix des participants ne risque pas d'être entendu, et même leurs desiderata en matière d'application, n’est que consultatif. On l’a vu à l’issue des précédentes grandes consultations organisées au niveau national sur des thèmes aussi divers que le climat, ou plus récemment sur la fin de vie, ils ne sont pas toujours pris en compte par le législateur. Les 150 avis émis par la commission sur le climat ont été édulcorés, et ceux portant sur l’euthanasie ont d’ores et déjà reçu un avis défavorable de la part de François Braun le ministre de la santé. En sera-t-il autrement de ce référendum pour de faux sur le périf ?

Une bataille politique

Difficile à dire pour le moment. En tout cas, la Mairie de Paris compte sur la consultation pour asseoir son projet, comme elle l’a exprimé. Et pour cause puisque la décision est actée. On le voit, le sort du périphérique, et de ces futurs embouteillages, n’est pas seulement lié à la volonté de ses usagers, ni au degré de pollution engendré. Il est également au cœur d’une bataille politique à trois bandes dans laquelle, Anne Hidalgo entend avoir le dernier mot.

Elle oppose d’un côté, la maire PS de la capitale, à la présidente de la région Valérie Pécresse son éternelle rivale. Mais l’État, plutôt opposé aux deux élues, est également de la partie. Car au boulevard périphérique amputé d’une voix, doit succéder une même voie réservée sur les autoroutes A1, vers le nord de Paris, et l’A13 vers l’Ouest. Des tronçons qui sont gérés par l’État dans leur partie francilienne. Ces deux artères, fortement embouteillées matin et soir le seraient évidemment plus encore si elles sont amputées d’une voie.

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