La mortalité routière est repartie à la hausse. De quoi s'interroger sur les causes en essayant d'élever le débat au-dessus d'un réflexe pavlovien d'associations intéressées qui ne voient que la vitesse comme source de tous les maux. Et la multiplication des radars et de la répression comme seuls remèdes. Vinci Autoroutes l'a fait et l'enseigne s'est rendue compte que la première cause du drame venait en fait de la somnolence au volant. De là l'idée de tester son taux de... fatigue.Les spécialistes des péages d'autoroutes ont donc ouvert les yeux et sont allés réveiller les chercheurs de l'Hôtel-Dieu. C'est là que l'on trouve le Centre français du sommeil et de la vigilance. Après des travaux qui ont fait couler de l'encre et de la salive c'est justement cette dernière qui a sorti le sujet de sa torpeur. Une substance naturelle qui a fait le lit de la mise en place d'un test salivaire capable de détecter tout trait de somnolence. Une cinquantaine de volontaires testent actuellement le dispositif qui met les tenants du seul radar dans de beaux draps. Car oui, on peut réveiller un automobiliste fatigué autrement qu'en lui envoyant un flash de face.Concrètement l'affaire se présente sous la forme d'un « autotest » sauf que la languette ne cherche pas ici du cannabis mais des indicateurs physiologiques associés à la privation de sommeil. Le résultat, qui peut être lu une dizaine de minutes plus tard, indiquera si le conducteur peut prendre le volant, ou non. Une démarche qui n'est pas désintéressé. Selon François-Brince Hincker, responsable chez Vinci Autoroutes, l'idée est d'« équiper, à terme, chaque véhicule ». D'ailleurs, selon les scientifiques de l'Hôtel-Dieu, ces autotests devraient pouvoir rejoindre les boîtes à gants d'ici la fin de l'année 2015.