Jusqu’au 28 mars 2022, la Vitesse est à l’honneur au château de Compiègne avec une exposition qui réunit des machines de compétition qui sortent rarement de leurs collections, à l’image de la Ferrari 166 MM qui a remporté les 24 Heures du Mans 1949 et qui est conservée à Reno au Nevada.Mais à côté des automobiles, des cycles et des véhicules hippomobiles qui occupent les plus belles salles du château, on peut découvrir une formidable sélection d’œuvres d’art qui évoquent la conquête de la vitesse, des photos, des illustrations, des documents, etc. C'est aussi l’occasion de redécouvrir une œuvre majeure du mouvement Futuriste, Dynamisme d’une automobile, peint en 1911 par Luigi Russolo et prêté par le Centre Pompidou (ci-dessous).La vitesse a fait son entrée dans l’histoire de l’art avec la publication du manifeste de Filippo Marinetti, le théoricien du mouvement, dans Le Figaro, en février 1909 : « Nous voulons exalter le mouvement agressif. La splendeur du monde s’est enrichie d’une beauté nouvelle, la beauté de la vitesse. Une automobile de course avec son coffre orné de gros tuyaux […] une automobile rugissante qui a l’air de courir sur de la mitraille est plus belle que la Victoire de Samothrace ». Les Futuristes italiens furent les premiers artistes à élever la machine au rang de modèle et de mythe. Ils étaient les ardents défenseurs de cette machine dans laquelle ils voyaient le « symbole tutélaire du dynamisme universel ».Dans leurs tableaux, ils formulaient le désarroi, l’espoir et la terreur que la vitesse inspirait à leurs contemporains. Ils relataient l’abstraction de la vitesse par la décomposition du mouvement, la distorsion, la répétition ; ils décrivaient un monde magnifié, à leurs yeux, par la violence. En filigrane de leurs œuvres se dessinaient des silhouettes d’automobiles. Fascinant !