Dans quelques jours, la 45ème édition du Dakar s'élancera depuis l'Arabie saoudite. Mais avant de s'exporter loin de France, ce rallye qui, à la base, s'appelait le "Paris-Dakar", partait de la capitale française, traversait notre pays avant d'embarquer à Sète pour rejoindre le continent Africain et rallier Dakar au Sénégal. Ces nouveaux aventuriers ont fait rêver de nombreuses personnes, pas forcément adeptes de sports mécaniques, à une époque où les chaînes de télévision se comptaient sur les doigts d'une main. Pendant quelques années, le 1er janvier n'était plus uniquement le premier jour de l'année, mais c'était le rendez-vous incontournable de passionnés bravant le froid pour voir passer et encourager les concurrents du Paris-Dakar sur le bord de la Nationale 20. De cette nouvelle compétition vont s'illustrer de parfaits inconnus comme les frères Marreau en automobile, Georges Groine et Jan de Rooy en catégorie camion ou encore Cyril Neveu et Hubert Auriol sur deux roues. Ce dernier sera emporté par un cancer le 10 janvier 2021, laissant un grand vide derrière lui. "Les légendes ne meurent jamais"... Cette citation pourrait s'appliquer à celui qui a écrit quelques belles pages de l'histoire du Dakar, tout d'abord sur deux roues où ses duels avec Cyril Neveu tiendront en haleine ceux qui suivaient tout cela via les médias de l'époque. La dernière confrontation aura lieu en 1987 lorsque, dans l'avant-dernière étape, Hubert Auriol se fracturera les deux chevilles. Les images de Cyril Neveu tenant la main d'Hubert Auriol pendant que l'on tente de lui enlever ses bottes feront le tour du monde... L'année suivante, c'est sur quatre roues qu'il continue l'aventure. Sa persévérance payera puisqu'il s'impose en 1992, devenant ainsi le premier vainqueur dans les deux catégories. Et c'est pour rendre hommage à cet homme qui ne laissait personne indifférent que ses amis ont décidé de faire quelque chose. L'idée, reprendre la première étape du rallye qui traversait la France via principalement la Nationale 20 pour rejoindre Sète. Autour d'Alexandre Pierquet, les choses se sont mises en place presque naturellement(voir son interview en cliquant ici). Pour cette première édition du "Rallye Hubert Auriol Classic", c'est en deux étapes, les 8 et 9 octobre derniers, que les participants ont repris le plus possible le tracé initial de l'épreuve. De Versailles à Brive la Gaillarde le samedi, ils rejoindront Sète le dimanche au terme d'un parcours de 900 kilomètres. Ils seront une trentaine à faire l'intégralité de ce premier rallye, d'autres équipages sur deux ou quatre roues rejoignant la caravane en fonction des disponibilités. C'est sur l'étape de Népoulas, sur la commune de Compreignac peu avant Limoges, que nous sommes allés les rencontrer. Attendus pour 14 heures, ce n'est que deux heures plus tard que la première machine fera son apparition. À son guidon, Christophe Meillat, le local de l'étape qui a participé à dix reprises à ce mythique rallye. Pour l'occasion, c'est sur sa KTM de l'édition 1997 qu'il fera cette étape. Il poursuivra l'aventure sur une KTM récente reprenant cette même déco. D'autres anciens pilotes avaient également repris le guidon pour rendre hommage à Hubert Auriol. En 1980, Bernard Tabarly était au départ du Paris-Dakar sur une Suzuki 370 SP. Vingt-deux ans plus tard, on le retrouve sur la même monture. Lui aussi est un ancien du Dakar et pas des moindres avec onze participations... Au départ de la toute première édition en décembre 1978 au guidon d'une Honda 250 XLS, Philippe Vassard terminera l'épreuve sur la troisième marche du podium derrière les Yamaha 500 XT de Cyril Neveu et de Gilles Comte. C'est sur une Honda Africa Twin qu'il effectuera ce périple S'il y a un équipage qui s'est fait attendre, c'est bien celui-ci. Alors qu'il ne restait plus personne à l'étape limougeaude, cette Citroën Traction cabriolet de l'édition 1982 faisait son apparition. À son bord, on retrouvait Diane Thierry-Mieg qui a partagé la vie de Thierry Sabine, et Marc Joineau ancien pilote moto qui a disputé plus de quinze Dakar sur deux et quatre roues, tout comme son frère Philippe, aujourd'hui disparu. Comme l'a précisé Alexandre Pierquet, le chef d'orchestre de cette première édition, il y avait beaucoup de monde pendant ces deux jours, que ce soit sur le bord de la route ou lors des étapes. Les nostalgiques de cette épreuve sont encore nombreux... Ces deux machines ne participaient pas au Rallye Hubert Auriol Classic, mais elles n'ont pas manqué le rendez-vous pour autant. On se retrouve page suivante avec la suite de l'aventure, un coup de projecteur sur l'association "Les puits du désert" et les infos sur la deuxième édition.