Ces occasions oubliées qu'on achète à prix normal : la Suzuki Baleno
La Baleno, avec un o, un modèle de Suzuki qui n'aura pas marqué les esprits. Et pourtant, une excellente citadine. Elle est rare sur le marché, certes, mais certains modèles valent le détour, en étant d'excellentes affaires. Une occasion oubliée qu'on achète à prix normal ? Tout à fait !
La Suzuki Baleno, avec un "o", n'est-ce pas, et pas -eau, est née en 1995, sous la forme d'une berline compacte, qui a aussi existé en break. Mais on s'en souvient... à peine.
Le modèle, arrêté en 2007, renaît de ses cendres en 2016 (Baleno 2), mais sous la forme d'une citadine polyvalente de 4,01 m de long, concurrente des Renault Clio, Peugeot 208 ou Volkswagen Polo par exemple.
Mais elle n'en a pas l'aura, ni le réseau de distribution. Bon an, mal an, il s'en écoule péniblement entre 1 300 et 1 400 exemplaires, quand les deux françaises sont au-dessus des 100 000 !
Pas d'image de marque donc, mais des qualités réelles, que nos essais ont révélées. La Baleno est une auto très légère (à peine plus de 900 kg), et donc performante par rapport à ses puissances (90 et 111 ch), tout en restant très sobre. Son moteur 1.2 90 ch peut être micro-hybridé, limitant encore la consommation.
C'est aussi une auto très spacieuse pour son gabarit. L'optimisation des cm disponibles est parfaite, et les passagers sont très à l'aise, tandis que le coffre offre un volume record pour la catégorie à l'époque, de 355 litres. Seule la Skoda Fabia de dernière génération a fait mieux depuis (380 litres, mais 4,11 m de long).
Elle est aussi très très bien équipée par rapport à son prix, disposant du freinage automatique d'urgence, du régulateur de vitesse adaptatif, le démarrage sans clé, les sièges chauffants, la caméra de recul, la navigation, etc.
Bien sûr elle n'est pas parfaite. Sa qualité de finition est en dessous des standards (trahissant ses origines indiennes) et elle n'aime pas la conduite sportive, mais reste rassurante et bien tenue en conduite "normale".
Bref, en tout état de cause, une petite auto surprenante, et en bien. D'autant que le style, même s'il est classique, n'a rien de rebutant, et que la fiabilité (c'est important) est redoutable.
De bonnes affaires à faire en occasion
Mais là où la Baleno peut se révéler intéressante, c'est que ses prix en occasion sont très bas par rapport aux modèles présentés, aux kilométrages parcourus, et aux puissances disponibles.
Ainsi, on peut trouver des modèles Boosterjet 111 ch de 2019, affichant moins de 60 000 km, pour moins de 12 000 €, ce qui représente une décote d'environ 45 %. Nous avons même déniché une version Boosterjet 111 ch Pack de 2016 à 7 800 €, soit une décote de - 60 % (moins intéressante au final que celle sur le modèle 2019...).
Et ce n'est pas le premier prix. On trouve en effet des Baleno de 2016, en 1.2 90 ch, à partir de 7 000 €, mais les kilométrages affichés sont alors conséquents. Cela représente tout de même des décotes de plus de 55 % en moyenne.
Et des modèles Boosterjet 111 ch Pack de 2016-2017, moins de 130 000 km, pour 8 500 €. Soit - 55 %.
Mais cela ne veut cependant rien dire si l'on ne compare pas à la concurrence.
Une concurrence jusqu'à 35 % plus chère
Pour se rendre compte de la bonne affaire, prenons une Peugeot 208 de 2019, Puretech 110, haut de gamme pour la mettre à équipement équivalent, et affichant moins de 60 000 km. Elle tournera autour de 13 000 € en prix d'appel, mais plutôt 15 000 € en moyenne. Ce qui représente une décote de 34 % seulement. Et on parle bien là de la 208 de génération précédente, pas de la dernière.
Une Volkswagen Polo ? C'est pire. Pour un modèle 2019 en 1.0 TSI 95 ch, il faut compter au bas mot 14 500 € et en moyenne 16 000 €, et pour une version 115 ch, c'est encore plus cher (17 000 € à 17 500 €), soit le prix neuf de la Baleno. La décote n'est que de - 30 % !
Pour les modèles plus anciens, les écarts sont moindres, en valeur comme en décote. Mais face à une Baleno 1.2 90 micro-hybride à 8 000 €, année 2016/2017 et moins de 130 000 km, on trouvera une 208 Puretech 82 ch à partir de 8 500 €, une Toyota Yaris 1.3 VVT-i 100 ch à partir de 9 000 €, une Kia Rio 1.2 85 ch à partir de 9 900 €, ou une Polo d'ancienne génération 1.2 TSI 90 ch à partir de 9 900 € aussi...
En réalité, seules les Renault Clio 4 et Ford Fiesta se permettent de décoter autant voire plus que la Baleno, on trouve des modèles de Clio 0.9 TCE de 2016 et 130 000 km pour 8 500 €, mais en finition plutôt d'entrée de gamme moins bien équipée (Trend, Limited...), et des Fiesta EcoBoost 100 ch, autour de 8 000 € en finition Edition.
On reste cependant toujours soit moins puissant et performant que la Baleno, ou moins bien équipé.
LE BILAN
Le problème majeur de la Baleno, ce n'est pas son prix en occasion. Non, il est même globalement bas, nous faisant dire que c'est un prix "normal", comprenez par là un prix "d'avant inflation", nous l'avons bien vu et illustré ici. Ce ne sont pas non plus ses prestations, qui sont sincèrement surprenantes dans le bon sens du terme.
Son problème, c'est qu'elle est fort rare sur le marché. Une preuve de son manque de succès bien sûr, mais une difficulté supplémentaire pour ceux qui voudraient se porter acquéreur. En effet, il faut rester à l'affût des annonces, ou accepter de parcourir pas mal de kilomètres, pour faire la bonne affaire. Les motivés feront l'effort, pas les autres...
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