Carte grise sur Internet : les bugs se multiplient, particuliers et professionnels s'agacent

On n'arrête pas le progrès. Les Français étant de plus en plus connectés, l'État dématérialise les démarches administratives. Depuis le début du mois, les formalités pour les certificats d'immatriculation et les permis de conduire se font en ligne. Et les conducteurs n'ont quasiment plus le choix, puisque les guichets ont été fermés. Pour ceux qui n'ont pas le Net à la maison, des bornes ont été installées dans les préfectures. Il est encore possible de voir un agent mais en prenant rendez-vous.

Sur le papier, ou plutôt sur le clavier, c'est simple (voir nos explications) et les avantages sont multiples. En effectuant les démarches depuis son domicile, on s'épargne la célèbre file d'attente à la préfecture. On peut aussi faire cela à tout moment, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Plus besoin de se prendre la tête avec des horaires peu adaptés aux travailleurs.

Mais dans la pratique, ça coince. Est-ce vraiment surprenant ? Très rapidement, après le basculement sur le Net, des soucis ont été rencontrés par ceux qui voulaient se connecter sur le site dédié de l'Agence Nationale des Titres Sécurisés (ANTS). Si le dispositif avait bien été testé dans une vingtaine de départements, il semble qu'il n'ait pas été en mesure de gérer l'afflux de demandes, tout le monde étant désormais dirigé vers le Net. La page de l'ANTS est souvent en souffrance, avec ralentissements et plantages. Il faut alors une bonne dose de patience et de retenue pour garder son calme !

La situation se complique pour les particuliers et surtout les professionnels. Ces derniers utilisent deux grands systèmes : Auto Immat et SIV. Pour le premier, qui fonctionne en lien avec les constructeurs, cela se passe encore normalement. Le responsable d'une concession Fiat dans les Landes nous l'a confirmé, indiquant qu'il n'avait pas plus de problèmes qu'auparavant.

C'est surtout du côté du SIV que les choses vont mal. Des particuliers ont vu leur nouvelle immatriculation annulée ou n'ont pu réimmatriculer une voiture d'occasion. Conséquence, ils se précipitent en préfecture, où l'on se retrouve donc avec de longues files d'attente… tout ce que l'on pensait ne plus voir.

Les délais pour obtenir le certificat libérateur s'allongent. Et c'est souvent le flou, certains n'arrivant pas à connaître l'avancée des dossiers. Pour des pros spécialisés dans l'importation de véhicules, la situation frôle la catastrophe, car il est impossible pour eux depuis quelques jours de faire des immatriculations provisoires avec une plaque en W. Or, s'ils n'arrivent à obtenir une carte grise, ils ne peuvent pas livrer le client, facturer et donc encaisser l'argent. Un cercle vicieux bien dangereux. C'est de plus le risque de perdre des ventes.

Les soucis touchent aussi les démarches pour le permis de conduire. Les inscriptions à l'examen se font uniquement par Internet depuis quelques semaines. Mais les gérants d'auto-école sont également confrontés à des problèmes, qui les empêchent d'enregistrer des candidats. Résultat, pour faire face à la situation de crise, pendant quelques semaines, le bon vieux dossier papier est à nouveau possible.