Caradisiac Moto a testé la Suzuki Academie
Créée en 2013, la Suzuki Academie est revenue cette saison pour une deuxième année avec au programme des stages de pilotage sur les circuits de Ledenon, du Vigeant et de Carole. Mais que vaut vraiment la formule la moins chère du marché ? Réponse avec notre test.
Je l'affirme, quand on est journaliste-essayeur, on n'est pas pilote. Ce sont deux métiers bien distincts. Et très rares sont les personnes qui arrivent à combiner les deux. J'avoue que ce n'est pas mon cas et c'est donc dans la catégorie débutant que je me suis inscrit pour ce stage de pilotage de 2 jours. Une bonne façon de découvrir en détail le contenu de cette Suzuki Académie. Le rendez-vous est donc fixé sur le circuit du Vigeant à 7 h 30 pour l'essai de ma combinaison et la découverte de ma monture : un GSR750.
Ensuite, direction la salle de briefing. Quand Suzuki a décidé de mettre en place cette académie, le constructeur japonais s'est appuyé sur l'école de pilotage BMC fondée par William Coste. On retrouve donc en moniteur ce dernier, Jeff Cortinovis mais aussi certains membres du SERT (Suzuki Endurance Racing Team) à l'image de Vincent Philippe (8 fois champion du monde d'endurance et 7 fois victorieux du Bol d'Or) ou d'Anthony Delhalle (3 fois champion du monde d'endurance) et pour l'occasion Damien Saulnier, patron du Junior Team Suzuki en endurance. Autant dire que du lourd ! Place maintenant à l'organisation avec la création de groupes de niveaux afin de séparer les pilotes néophytes et les expérimentés.
La première matinée alterne entre roulage libre par groupes et ateliers portant pour les débutants sur la position de conduite, les trajectoires, etc. Majoritairement, c'est la prudence qui domine car l'apprentissage qui domine car toute erreur entraîne une chute. Encore plus pour moi qui découvre la piste et la moto. Après une pause déjeuner bien méritée, retour sur la piste avec du travail spécifique concernant certains virages du circuit. Par groupe de 12 stagiaires divisés en deux sous-groupes, le moniteur du jour à savoir William Coste montre comment aborder certaines courbes. Ensuite, c'est au tour des stagiaires de s'élancer. Après 5 ou 6 passages, on a tous droit à une correction personnalisée afin de repartir pour une autre cession et une nouvelle correction. Sans s'en rendre compte, c'est véritablement durant ces périodes que le stagiaire progresse le plus. Grâce à ces exercices, il visualise mieux la trajectoire, connaît les points de freinage et les rapports. Tout simplement indispensable. Avant de terminer par une correction vidéo, dernier roulage libre afin de mettre en application les apprentissages de la journée.
Premier bilan: je ne touche pas encore le genou. Mais le mal est identifié, tout vient de la position. A ma décharge, il faut bien reconnaître qu'oublier tout ce que l'on a appris, notamment à la moto-école n'est pas évident. Ainsi, vous ne devez plus faire corps avec la moto mais s'en détacher afin de pouvoir se déhancher. Et quand un pilote dit déhancher, ce n'est pas une demi-fesse, c'est bel et bien les deux fesses qui se retrouvent presque intégralement hors de la selle. Une sensation étonnante. Ajoutez à cela que la jambe se trouvant à l'intérieur du virage doit être la plus ouverte possible et surtout que le casque ne doit plus être dans le prolongement du compteur mais se rapprocher le plus possible du poignet côté virage. Vous obtenez ainsi une position proche de la perfection. Pas facile à expliquer...ni à faire malheureusement. Pourtant, c'est votre sécurité qui est en jeu. Plus on déhanche, moins la moto est penchée donc meilleure est l'adhérence, ce qui réduit votre risque de chute. En théorie, c'est simple. Mais juste en théorie.
Après une bonne nuit, le réveil est dur, non pas par la durée insuffisante de sommeil mais sur le plan physique : on se rend compte du travail effectué par les jambes. Reprise du stage selon le même format que la première journée mais avec changement de moniteur. Damien Saulnier remplace William Coste. Lors du dernier roulage libre de la matinée, alors que la chaleur sur la piste dépasse déjà les 25 °, et que j'ai dû entendre près de 20 fois : « Olivier, c'est quand tu veux pour bouger ton cul » (sens propre et figuré), le miracle se produit, je touche enfin le genou. Une impression bizarre mais particulièrement gratifiante et qui était, avouons-le, mon but personnel. Je repars donc comblé, mais la journée n'est pas finie. Un déjeuner et c'est reparti pour l'après midi avec des roulages libres et encore un peu d'apprentissage dans un virage. Voilà, c'est fini. Tous les participants rentrent chez eux après avoir obtenu un diplôme. La fatigue est de mise mais ce sont les sourires qui dominent.
Bilan
Comme vous pouvez vous en douter, notre bilan est plus que positif notamment sur les méthodes d'enseignement qui permettent véritablement à tous les stagiaires de progresser, quel que soit leur niveau ; le tout dans une excellente ambiance. Tout le monde trouvera son bonheur à condition bien sûr de posséder une Suzuki, ce qui exclut certains motards mais c'est le revers de la médaille de tous les stages développés par une marque. Bien évidemment, tout n'est pas parfait. Ainsi, même si l'on peut se faire prêter certains équipements (combinaison, bottes, la possibilité de louer une machine sur place aurait été un plus. Dommage également que les repas du midi ne soient pas inclus dans la formule. Mais honnêtement, il ne faut pas trop être exigeant car avec un prix de 299 € pour les deux jours, la formule est imbattable, d'autant plus que des animations sont comprises (exercice de changement de pneus, essai de la gamme Suzuki ou baptême de piste). Habituellement pour un stage du même type, il faut débourser plus de 500 €.
Si vous êtes intéressé, sachez qu'il reste encore quelques places pour le stage se déroulant les 17 et 18 juillet prochains sur le circuit de Carole. Pour plus d'informations: www.suzuki-moto.com/evenements-suzuki/suzuki-academie
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