BMW Z4M (2006 – 2008), moteur mythique pour roadster unique, dès 28 000 €
La formule gros moteur atmo/petite caisse donne souvent des résultats savoureux, ce que prouve magnifiquement la BMW Z4M, dotée du superbe 6-en-ligne atmo de la M3 E46. Attention, cocktail explosif… et pas si cher !
Les collectionnables sont des autos revêtant un intérêt particulier, donc méritant d’être préservées. Pas forcément anciennes, elles existent pourtant en quantité définie, soit parce que le constructeur en a décidé ainsi, soit parce que leur production est arrêtée. Ensuite, elles profitent de particularités qui les rendent spécialement désirables : une motorisation, un châssis, un design, ou un concept. Enfin, elles sont susceptibles de voir leur cote augmenter. Un argument supplémentaire pour les collectionner avant tout le monde !
De la musique, des performances, des sensations, tels sont les ingrédients qui donnent l'eau à la bouche des passionnés. Le BMW Z4 M en regorge ! Grâce notamment à son fantastique moteur, un 6-cylindres chantant comme on n'en fait plus car il est atmosphérique. Surpuissant, il s'exprime via une boîte 6 manuelle exclusivement, un élément en voie de disparition, et surtout, bénéficie de trains roulants préparés par le département M de BMW. Tout ceci fait des Z4 M, Roadster et Coupé des voitures de sport exceptionnelles et plutôt rares, d'autant plus que le constructeur ne leur a jamais accordé de descendance.
Succédant à un Z3 au charme un peu trop évident, le Z4 E85 n’a pas eu la partie aisée. L’équipe de designers emmenée par Chris Bangle n’a pas choisi la facilité, bien au contraire, en adaptant à la formule du roadster le principe du « Flame Surfacing. » Absolument pas néo-rétro, résolument moderne au contraire, le BMW Z4 est ainsi diversement apprécié lors de sa sortie au salon de Paris 2002. Puis il finit par faire accepter son design particulier mais tout de même réussi, complété par un châssis efficace (essieu arrière multibras) et surtout d’excellents moteurs. D’ailleurs, le 100 000e exemplaire est vendu dès 2004 !
Toutefois, le summum est atteint fin octobre 2005 quand arrive – enfin ! – la version M. Elle récupère alors le superbe 6-cylindres atmosphérique de la M3 E46, un 3,2 l développant quelque 343 ch attelé à une boîte manuelle à 6 rapports : une sorte de nirvana perdu. Surtout avec un couple de 365 Nm à 4 900 tr/min : il va falloir faire chanter le bloc bavarois pour en tirer le meilleur ! Et ça en vaut la peine, car malgré les 1 485 kg, les performances sont alléchantes : outre un maxi bridé à 250 km/h, le Z4 M franchit les 100 km/h en 5 s à peine.
Cette sportivité, le roadster allemand n’en fait pas étalage comme son prédécesseur, aux ailes renflées, mais qu’on ne s’y trompe pas : les trains roulants adaptés par M, les freins renforcés (ce sont ceux de la M3 CSL) et le train arrière complété d’un différentiel à glissement limité et gestion électronique se destinent au sport. Le Z4 M est d’abord proposé en roadster début 2006, à 61 600 € (81 000 € actuels selon l’Insee), ce qui n’est pas si cher qu’il n’y paraît. En effet, une Porsche 911 Carrera Cabriolet (325 ch), revient à 91 760 € sans marcher aussi fort !
La bavaroise profite d’une dotation intéressante, incluant le cuir, la clim auto, les projecteurs au xénon, le régulateur de vitesse ou encore les capteurs de pluie et de luminosité. Révélé en janvier 2006, le Z4M Coupé, un peu plus rigide, est commercialisé quelques semaines plus tard à 59 600 €. Ces deux Z4 de folie se vendront plus que correctement jusqu’à leur retrait en 2009 : 5 070 unités en Roadster et 4 275 en Coupé. Si de nouvelles générations de Z4 suivront, aucune ne se déclinera en M.
Combien ça coûte ?
En acceptant un totaliseur affichant 200 000 km environ, on dégotte des Z4 M Roadster en très bon état dès 28 000 €. Ces autos ne se destinant pas aux gros rouleurs, ce genre de kilométrage est rare, donc ce qui est rare est peu cher. Pour une fois… Plus communs, les exemplaires tournant autour de 150 000 km s’affichent à 33 000 €, alors qu’à 37 000 €, on trouve de belles autos s’en tenant à 100 000 km. A 40 000 €, on s’offre un Z4M de moins de 50 000 km. On ne relève pas de différence de prix significative entre Coupé et Roadster.
Quelle version choisir ?
Entre Roadster et Coupé, c’est une affaire de préférence personnelle. Dans tous les cas, optez pour l’exemplaire dans le meilleur état possible et doté d’un suivi digne de ce nom.
Les versions collector
Toutes, dès qu’elles sont en parfait état d’origine. Comme souvent, un très faible kilométrage est plus. Attendez-vous à voir le prix exploser pour une auto de moins de 10 000 km !
Que surveiller ?
On stigmatise beaucoup (et à raison !) PSA pour son incapacité à résoudre les problèmes de courroie de son Puretech 1.2, mais que dire de BMW et de ses coussinets de bielles ? Une faiblesse que l’on retrouve sur plusieurs générations de moteurs. Le S54 de la Z4M n’y échappe pas : il faut envisager un changement des dits coussinets tous les 80 000 km environ (avec une facture de près de 2 500 € à la clé chez un bon professionnel). Certains les considèrent comme des pièces d’usure…
Régulièrement, on vérifiera aussi le jeu aux soupapes (pas de poussoirs hydrauliques ici), et on nettoiera les filtres du Vanos (le système de déphasage des arbres à cames), tout en vidangeant le moteur à la 10W60. A ce compte, le moteur passe sans souci les 250 000 km, même s’il est cravaché. Sur les Z4M, on ne relève pas de cas d’arrachage de pont arrière, défaut présent sur les M3, mais on surveillera les ressorts de suspension arrière, sujets à la casse. Pas de soucis particuliers non plus au sujet de la boîte, uniquement à commande manuelle.
Globalement, grâce à une belle qualité de fabrication, ces autos vieillissent fort bien, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, même si des pépins bénins se manifestent parfois, comme une jauge à essence HS. Evidemment, s’agissant de modèles de sport, un examen attentif des trains roulants, des freins, des jantes et des pneus s’impose. Cela dit, dans l’ensemble, les Z4M posent peu de problèmes.
Sur la route
Position typique de roadster dans le Z4M, où on a les jambes très allongées. Mais on y est très bien installé (le volant réglable dans les deux plans est un allié précieux), et l’espace apparaît bien suffisant, tout comme le nombre de rangements. Au démarrage, le moteur sonne comme il se doit. Puis, c’est la symphonie, plus présente encore qu’à bord d’une M3. Ce moteur, on ne le répètera, est une pure merveille. Souple à bas régime, il ne cesse ensuite d’accentuer sa poussée, qui devient carrément jouissive quand on approche le rupteur à 8 000 tr/min ! Le tout dans une sonorité qui va du grave à l’aigu métallique. Une touche Sport affûte la réponse du S54 à l’accélérateur : elle devient presque excessive, donc on peut s’en passer.
Pour sa part, la boîte procure du plaisir, mais pas autant que celle d’une Honda S2000 par exemple. Le châssis ? Pas de souci côté rigidité, sauf celle de la suspension : la BMW n’aime pas les mauvaises routes, qui la déstabilisent (parfois) et secouent les passagers (toujours). Mais sur revêtement lisse, le Z4M, grâce à un gros grip, se révèle très efficace, si on a du doigté. Plutôt précis et aidé par une direction à la belle consistance, il se révèle néanmoins un peu trop sous-vireur, donc demande de modérer sa vitesse en entrée de virage.
Ensuite, une fois entraîné, on peut remettre les gaz de plus en plus fort et se livrer à de généreuses et durables dérives. Le point d’équilibre à l’accélérateur n’est pas aisé à trouver (ESP débranché), tant le moteur est vif, mais ça fait partie du charme de ce roadster caractériel. On regrette dès lors le freinage manquant de précision et d’endurance, BMW ayant conservé ses sempiternels étriers flottants. Une belle machine à sensations cela dit, qui avale 11,5 l/100 km en moyenne. Pas déraisonnable.
L’alternative youngtimer
BMW Z3 M (1997 – 2002)
Lancé en 1995, sur la base d’une Série 3 E36 (mais affublée d’un train arrière à bras obliques d’E30), le roadster Z3 est un succès. Pas trop cher et nanti d’une ligne charismatique, il entre dans une autre dimension en 1997. Car c’est là que déboule sa version M, dotée du 3,2 l M50 de la M3 E36. Fort de 320 ch, il catapulte la Z3 M à 100 km/h en 5,4 s. Attention, il n’a pas d’antipatinage, et encore moins d’ESP : expérience exigée ! En 1998, le Z3 M se décline en coupé, plus rigide et efficace. Etrangement, le Z3 M disparait pendant 6 mois à partir de juillet 2000 puis revient en février 2001, doté désormais du 3,2 l S54 de la M3 E46, ramené de 343 à 325 ch et de trains roulants revus montés sur des jantes noircies. Les Z3 M tirent leur révérence en 2002. A partir de 25 000 €.
BMW Z4 M (2006), la fiche technique
- Moteur : 6 cylindres en ligne, 3 246 cm3
- Alimentation : injection électronique
- Suspension : jambes McPherson, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AV) ; essieu multibras, ressorts hélicoïdaux barre antiroulis (AR)
- Transmission : boîte 6 manuelle, propulsion
- Puissance : 343 ch à 7 900 tr/min
- Couple : 365 Nm à 4 900 tr/min
- Poids : 1 485 kg
- Vitesse maxi : 250 km/h (donnée constructeur)
- 0 à 100 km/h : 5,0 s (donnée constructeur)
> Pour trouver des annonces de BMW Z4 M, rendez-vous sur le site de La Centrale.
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