BMW F 800 S : Sport mais pas trop
En proposant deux machines radicalement différentes élaborées sur une même base, BMW fait coup double. Un vent nouveau souffle dans ce segment des moyennes cylindrées. Réjouissant !
La version S de la F800 ne diffère de la ST que par quelques points de détails techniques, seule l'esthétique permet de les différencier. La S conserve donc les caractéristiques principales mais arbore un carénage ultra court laissant admirer sa mécanique, perdant plus de 5 kg au total. Pourtant, avec 187 kg à sec annoncés, la version ST ne passe pas pour un poids lourd. Le porte paquets disparaît aux profit de larges poignées destinées à un passager qui a tout intérêt à s'accrocher !
Grands ou moins grands, les pilotes trouveront leurs aises, notamment au niveau des jambes. À l'aise en ville grâce à sa maniabilité, la F 800 S présente quelques à-coups d'injection et une commande de boîte perfectible qui donnent vite envie de s'éloigner des encombrements. Une fois sur route, on apprécie la position de conduite, les guidons bracelet ne cassent ni les poignets ni le dos et le mini carénage offre une protection de bon niveau, s'agissant d'une moto sportive.
En ligne droite, la S laisse apparaître un tempérament complaisant qui sait aussi recevoir un passager ou une passagère sans se formaliser. On ne regrette que la dureté de la selle car les suspensions, une fois bien réglées, offrent un niveau de confort et d'efficacité franchement réjouissant. Lorsque la route adopte un profil apte à donner le sourire, elle se fait un peu rétive avant de se livrer sans retenue.
À condition de ne pas hésiter à empoigner les guidons, la S sculpte des trajectoires au scalpel. Les entrées de courbe sous fort freinage ne la font pas frissonner tandis que la garde au sol et le large pneu arrière permettent de prendre des angles impressionnants. Sans faire peur bien qu'il y ait fort à parier que la majorité des conducteurs aura rendu la main avant d'en explorer les limites reculées. Il n'y a guère que la réticence de l'amortisseur de direction qui rend la direction parfois « collante » pour tempérer les ardeurs.
Dommage avec de telles qualités que le moteur dispense trop de vibrations ressenties au niveau des repose pieds et de la selle, tout en ne se montrant guère expressif. Passé le cap des 5 000 tours où il a offert l'essentiel du couple disponible, il devient moins alerte que ses concurrents, à commencer par le Suzuki SV. Sportive sans détour, la F 800 S demeure une BM plus efficace que délurée. Une alternative tout à fait séduisante aux fausses sportives, trop peu précises, et aux sportives souvent inconfortables.
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