Autoroutes : le rapporteur PS annonce son retrait après une "parodie de consultation"
À la veille de l'annonce des « mesures concrètes » du gouvernement en ce qui concerne les tarifs abusifs pratiqués par les sociétés d'autoroutes, il s'agit d'un coup dur. Jean-Paul Chantguet, rapporteur PS, a annoncé aujourd'hui son retrait du groupe de travail sur ce dossier.
Le député PS qui préside aussi de la commission du Développement durable de l'Assemblée nationale dénonce une « parodie de consultation » :
«après un mois de travail», «le gouvernement (...) est pressé de conclure, sans se donner le temps nécessaire et sans recourir à de véritables expertises indépendantes de l'influence des SCA». Il ajoute : «Je refuse d'avaliser plus avant cette mise en scène et mets un terme à ma participation à ce groupe de travail, dont les travaux, consciencieusement organisés et orientés, ont eu pour objectif de montrer, que de rente il n'y avait pas et que l'idée de la résiliation était irréaliste, pour ne pas dire irresponsable».
Ce groupe de travail composé de parlementaires et de représentants de l'administration se penche sur les pratiques de tarifications des concessionnaires d'autoroutes (SCA) et des sociétés comme BTP Eiffage, Vinci ou encore Abertis. En face se trouve l'Autorité de la concurrence qui a tiré la sonnette d'alarme. Tout ce petit monde doit remettre les conclusions au Premier ministre demain en vue de mesures.
De son rapport du 17 décembre, Jean-Paul Chanteguet de son côté demandait une résiliation des concessions liant l'Etat et les SCA à cause de la rentabilité outrancière de ces dernières sur le dos des usagers. Et c'est 152 députés socialistes qui avaient suivi le mouvement en demandant des changements forts.
Il expliquait : "Quel que puisse être l'intérêt économique du Plan de relance qui viendrait s'ajouter aux dispositions déjà très favorables des contrats de plan quinquennaux conclus avec les concessionnaires et d'un « Paquet Vert » de 2010, une décision ne peut intervenir qu'à la condition d'avoir préalablement remédié au déséquilibre financier des actuelles concessions qui s'opère aux dépens de l'État et des usagers. À défaut, les dirigeants des sociétés concessionnaires seraient confortés dans le sentiment qu'ils sont en position de force en bénéficiant d'un statut quasi perpétuel et abrité de toute concurrence."
Mais en plus d'une consultation qui selon, Jean-Paul Chanteguet, est bâclée, le rachat des contrats coûterait à l'État une soixantaine de milliards d'euros.
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