Actualité - Economie: Le prix des biocarburants et le "ressenti" au porte-monnaie
C'est le truc à la mode. Avec les premiers frimas d'un hiver qui semble décider à rattraper en intensité le retard qu'il a mis à se déclarer, on apprend que ce qui est affiché n'est pas forcément la vérité. Le thermomètre rend compte d'une valeur mais il y a comme un « ressenti » du pire. Hé bien sachez que la posture peut aussi très bien se décliner avec le prix du carburant.
Le tarif sur les étiquettes est une chose, mais le "ressenti" au porte-monnaie révèle une autre réalité. Ainsi en va-t -il des biocarburants, de cet E10 interdit aux motards et qui est présenté comme un bon produit écologique. Tout faux. Ce carburant vert nous prend en fait pour des poireaux. Et après avoir lu ça, il commencera sans doute à vous courir sur le haricot.
C'est la cour des comptes qui en est récemment arrivée à cette conclusion après une longue et détaillée étude commencée en 2008. Tout se passe autour du taux d'incorporation de biocarburant dans les carburants fossiles. Pris d'une fièvre écolo, notre beau pays a décidé d'appliquer un taux plus sévère que celui de la Commission Européenne. Belle intention mais aussi, et surtout, un objectif techniquement irréalisable !
Tout ceci ne serait que péripétie s'il n'y avait pas, en parallèle, la taxe générale sur les activités polluantes. Une sorte d'amende imposée lorsque les mêmes objectifs ne sont pas atteints. Les pétroliers s'en acquittent donc. Et vers qui se sont-ils tournés pour ce faire ? Nous bien sûr ! Et cette taxe a rapporté à l'Etat plus de 525 millions d'euros entre 2005 et 2010. Au final, la filière des biocarburants a conduit mécaniquement à un renchérissement du prix global des carburants.
Mais ce n'est pas tout. Le pouvoir calorifique de ce carburant étant moins prononcé, le moteur qui le boit a tendance à consommer plus. Faites la synthèse : Biocarburant égale plus de plein et plus de taxe au final : de quoi donner un sérieux coup de pompe à la bonne conscience verte du consommateur.
Selon une estimation de la cour des comptes, l'accro au carburant dit vert a dépensé en moyenne 2,40 € de plus sur un plein de 50 litres d'essence contenant de l'E10 et 60 centimes de plus sur un plein de diesel contenant du biodiesel. De quoi voir rouge. Mais les pétroliers, la filière agricole industrielle et l'Etat, eux, ne broient pas du noir. Le « ressenti » est aussi individuellement douloureux et pénétrant.
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