Après plusieurs titres de champion de France d'Enduro, Thierry Magnaldi se lance dans le monde des rallyes-raids. De 1988 à 1999, il s'affiche dans toutes les courses et fait des podiums sur le Paris-Dakar. Thierry affronte désormais les dunes du désert avec son Mercedes ML 430. Mais son cœur balance toujours pour notre voiture nationale : la 2 CV.
Caradisiac : As-tu une voiture fétiche ?
Thierry Magnaldi : Ah oui, la 2 CV ! Pour moi, c'est la voiture avec laquelle j'ai fait le plus de bêtises. J'avais mon permis depuis à peine dix jours, lorsque j'ai emprunté la Mercedes de mon père pour faire la course avec des copains. Bilan des opérations, au bout de 15 minutes, je l'ai littéralement pulvérisée. Lorsque mon père a pu constater les dégâts, il m'a interdit d'avoir une voiture "de jeune", style Golf, et m'a dit : "Tu auras une 2 CV, ce sera bien suffisant pour commencer !"
Caradisiac : Et qu'as-tu fait, avec ta 2 CV ?
Thierry Magnaldi : Une fois, je suis arrivé un peu trop vite dans un virage, et j'ai été obligé de sauter par-dessus un muret et couper dans le champ de vigne en contrebas, pour ressortir au bout et finalement rattraper une autre route. Sinon, j'arrivais à glisser des quatre roues dans les virages. Remarque, mes pneus ne faisaient guère plus de 5 000 km !
Caradisiac : Quelle voiture as-tu aujourd'hui ?
Thierry Magnaldi : Je suis resté fidèle aux 2 CV, puisque j'utilise une Méhari tous les jours. Sinon, lorsque j'ai des déplacements un peu plus longs, j'ai une Peugeot 206 HDI.
Caradisiac : Quelle est la voiture de tes rêves ?
Thierry Magnaldi : En fait, actuellement, je n'en ai pas vraiment. À une époque, c'était la Lancia Intégrale, je m'en suis d'ailleurs offert une. Mais je ne suis pas trop Porsche ni Ferrari. Je pense que je ne m'y sentirais pas à l'aise. Si tu veux, celle qui me ferait vraiment délirer actuellement, c'est une 206 WRC.
Caradisiac : Quels sont tes critères dans le choix d'une voiture ?
Thierry Magnaldi : Tout d'abord la sécurité, et la performance. Mais il faut aussi qu'elle soit pratique et fonctionnelle. J'aime bien qu'il y ait un très bon autoradio, la climatisation, un bon système de freinage, un moteur performant.
Caradisiac : Entre moto et auto, quelles sont les similitudes en rallye-raid ?
Thierry Magnaldi : En fait, il n'y en a pas vraiment. Lorsque j'étais pilote d'usine moto, je pouvais pousser la moto à 100 % de ses capacités. Parfois, c'est moi qui ne pouvais pas être à 100 % tout le temps.
Avec ma Mercedes, en catégorie T1, c'est-à-dire une voiture très proche de la voiture de série mais légèrement améliorée, il faut que je pense sans arrêt à la ménager, ce qui fait que je roule toujours à 80 % de ses capacités. Sinon, l'approche de la piste reste sensiblement la même, ainsi que la glisse, l'improvisation. En moto, tu as une bande de roulement de seulement 20 cm de large, alors qu'en voiture, c'est beaucoup plus large. C'est plus difficile à placer.
Caradisiac : As-tu une préférence, maintenant que tu as touché aux deux disciplines?
Thierry Magnaldi : Ma préférence va forcément à la moto, car j'ai beaucoup d'expérience dans cette discipline. En voiture, il faut que j'apprenne encore beaucoup de choses. Mais c'est une sorte d'évolution de passer de la moto à la voiture. Mais tu sais, en moto, j'avais le meilleur matériel qui pouvait exister sur le marché. En voiture, j'aurai peut-être cette impression lorsque je pourrai rouler dans les premiers.
En moto, comme je partais devant, j'avais vraiment l'impression d'être le premier à découvrir le tracé que des ouvreurs. Lorsque tu abordes des dunes vierges, c'est comme lorsque tu arrives en snowboard et que tu fais la trace, c'est du bonheur à l'état pur ! En voiture, tu passes forcément après toutes les motos, et après un certain nombre de voitures. Le charme est complètement différent.
Caradisiac : Sable, goudron, neige, terre, sur quelle surface es-tu le plus à l'aise ?
Thierry Magnaldi : Je crois que c'est la terre, car c'est sur cette surface que je ressens le mieux la glisse. La neige, je ne connais pas trop, mais ça doit être très agréable. Sinon, j'aime bien le sable, quand même.
Caradisiac : Petit, avais-tu un rêve en moto ou en voiture ?
Thierry Magnaldi : Dès 8 ans, j'ai rêvé de faire de la moto et des compétitions. Je faisais beaucoup de vélo, et pour moi, je crois que c'était une suite logique. Pour la voiture, c'est venu un peu plus tard, vers 13-14 ans.
Caradisiac : Quel est le truc le plus délirant qui te soit arrivé en voiture ?
Thierry Magnaldi : Je pense que ce sont les deux pannes que j'ai eues lors des deux derniers rallyes de Tunisie : l'année dernière, ultime spéciale, à environ 30 km de l'arrivée, j'étais en tête des T1, lorsque j'ai cassé le pont avant. Toute mon avance a commencé à fondre au soleil, pendant que j'essayais de réparer, pour passer ma voiture en deux roues motrices afin de finir la course sans être disqualifié.
Cette année, même spéciale, exactement au même endroit que l’année dernière, je retombe en panne, alors que j'étais de nouveau en tête des T1. C'est la boîte de transfert qui a cassé. Bilan des opérations : des heures de retard et ma victoire envolée à tout jamais.
Caradisiac : Et comment as-tu réagis ?
Thierry Magnaldi : Même si je suis un peu fataliste, ça ne m’a vraiment pas fait rire. J’espère que j’éviterai cette poisse la prochaine fois que je passerai par là.
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