C'est le département qui, au vu de l'accidentalité constatée sur ses terres, décide de l'implantation des radars. Le préfet définit l'implantation des radars selon les critères suivants : le caractère accidentogène des lieux, c'est à dire les portions de route où se produisent beaucoup d'accidents corporels. L'implication du facteur vitesse dans les accidents, c'est à dire les zones où la vitesse est souvent en cause dans la survenance de ces accidents. La difficulté d'effectuer des contrôles classiques avec des moyens humains.
L'idée faite vient le temps de la concertation entre différents services : Police, Gendarmerie, Service interministériel de défense et de protection civile, la Direction Départementale des Territoires DDT, en s'appuyant sur des relevés techniques liés à l'accidentologie, au trafic, ou à la description de l'infrastructure. Sous l'autorité des préfets, les services locaux effectuent une recherche de sites, sur la base de recommandations techniques nationales, de leur propre expertise et de leur connaissance des lieux. Deux indicateurs sont à renseigner sur les 5 dernières années : la densité d'accident, soit le nombre d'accidents par km de voie et par an, et le taux d'accident calculé comme suit : nombre d'accidents par km de voie et par an, rapporté au trafic. La comparaison de ces indicateurs avec les valeurs moyennes nationales permet de s'assurer que le site présente bien une accumulation locale d'accidents.
Au vu des propositions émises, un arbitrage est rendu par le Préfet. Ensuite la Direction Départementale des Territoires constitue les dossiers techniques justificatifs pour l'Agence Nationale de Traitement Automatisé des Infractions qui assure le suivi du programme d'installation des radars automatiques sur les routes de France. Le dossier est examiné par l'ANTAI par rapport aux critères d'implantation. Lorsque le site est validé, une visite sur place est nécessaire pour vérifier la faisabilité de l'implantation. Pour les sites posant des difficultés, les préfets sont invités soit à compléter le dossier, soit à retenir d'autres sites. En dernier ressort, la décision sur les zones d'implantation des radars revient au préfet, sauf impossibilité technique.
Depuis le 30 avril dernier, un nouvel acteur s'est affirmé dans cette nébuleuse : les Commissions Départementales de la Sécurité Routière. Celles-ci sont désormais habilitées à contrôler les implantations de radars au niveau local. C'est en tout cas ce que le délégué interministériel à la sécurité routière, Frédéric Péchenard, a déclaré. Une précision qui n'a pas été neutre à l'aune de l'article de « 40 millions d'automobilistes ». Une initiative évaluée comme un coup de pub par le délégué interministériel à la sécurité routière, qui a déclaré au Figaro : « Je rappelle que son président est membre du Conseil National de la Sécurité Routière. S'il veut nous aider à améliorer le dispositif, comme cela a été dit, il peut donc aisément le faire au sein de la commission «vitesse» du CNSR dans laquelle il intervient plutôt que de passer par les médias. »
Les Commissions Départementales de Sécurité Routière sont présidées par le préfet. Les représentations sont égales quantitativement mais la voix du préfet est prépondérante. Sont membres : des représentants des services de l'État, des élus départementaux désignés par le conseil général, des élus communaux désignés par l'association des maires du département ou par le préfet, des représentants des organisations professionnelles et des fédérations sportives et des représentants des associations d'usagers. Pour autant, cette nouvelle responsabilisation a fait réagir au sein de des commissions départementales. Ainsi, l'Automobile Club Association estime que les textes en vigueur qui traitent de la responsabilité des CDSR ne sont pas assez explicites pour reconnaître leur implication dans les décisions de sécurité routière. On a donc pas fini d'en causer...
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