Nous habitons tous et toutes nos volants enfin pour ceux ou celles qui ont déjà eu l’occasion d’en avoir un entre leurs mains. Pour les autres, cela peut aussi fonctionner avec le guidon d’un vélo : nous habitons toutes et tous le guidon de nos vélos. Être de simples usagers de vélos suffit d’ailleurs amplement ; il n’est nullement nécessaire d’en être propriétaire. Car il en va de l’habitat en ville ou en forêt comme des écoles : rien ne sert d’y aller s’il s’agit uniquement d’en sortir diplômé, comme possédé, sans y avoir au dedans comme au dehors le désir d’y faire ses lettres contre mauvaise fortune bon cœur parce qu’il n’y a pas – pour paraphraser Descartes – que les lettres non plus dans la vie. Il y a aussi les « tutures ».


On m’indique au passage que le verbe « tenir » partage la même étymologie que le verbe « habiter ». Il y aurait donc comme un lien subtile entre tenir et habiter. Ce qui n’est pas bête. Lorsque l’on tient un volant (ou un manche d’avion), on l’habite, non ? Et lorsqu’on ne le tient pas tout en étant passager d’une automobile, on tient ou on habite l’automobile en question sinon on risque de se sentir très mal ou d’errer dans d’autres dimensions. Le rêve n’est alors jamais bien loin.