Je vous demande de fermer les yeux et de vous imaginer en plein cœur des Cévennes. Les cheveux au vent dans une petite voiture d'exception, le soleil automnal tapant sur le visage, la température est douce et les feuilles mortes jonchent le bitume. Voilà donc l'image qui m'est venue à l’esprit quand je suis sortie de l'usine PGO.
Loïc Perois, designer et un des membres du directoire s’est mis à notre disposition pour nous servir de guide à travers les différentes parties de l’usine. Après un petit historique de la marque, nous sommes partis à la découverte de la fabrication de la Speedster II et de la Cévennes.
PGO : Prévôt Gilles et Olivier, deux frères qui ont eu l’idée il y a plus de 20 ans de créer des kits de répliques automobiles. Ces derniers se montaient la plupart du temps sur un châssis de Coccinelle. Mais avec le temps et de peur que des répliques mal montées desservent la marque, la production de véhicule à part entière s’est lancée dans les années 90.
C’est comme cela qu’en 2000 la Speedster II voit le jour, suivie quelques années plus tard (2005) par la Cévennes. Le cinquième constructeur français offre du rêve. Mais à la différence de certains constructeurs de prestige, à 40 000 euros la voiture, eux le font dans le but de l'offrir à un maximum de personnes.
En arrivant dans les ateliers de fabrication de l’usine, il ne faut pas s’attendre à trouver des chaînes de production automatisées. Les différents pôles de fabrication sont répartis dans toute l’usine. Le premier est le moulage des carrosseries. On retrouve trois manières différentes. Les petites pièces, elles, sont moulées à la main en polyester armé, ou bien alors avec la technique projetée. Pour les plus grosses pièces, c’est de l’injection directe de ce même polyester armé, dans des moules spécialement conçus à la forme des modèles PGO.
Suite à cette étape, les moulages sont collés et préparés à la peinture (corrections des petits défauts et ponçage).
PGO offre à ses clients un choix de 13 coloris qui seront appliqués de manière traditionnelle. Mais le fabriquant a déjà eu l’occasion de réaliser des couleurs choisies par le client. C’est un avantage certain par rapport à la majorité des constructeurs automobiles que de pouvoir personnaliser sa voiture (option à 1300 euros).
En attendant, à l’autre bout de l’usine, tout ce qui est moteur, direction, freins, boîte est monté sur le châssis multi-tubulaire et à caisson tôle à déformation programmée. Pour le moteur, il est unique pour la Cévenne et le Speedster II. Un 2 litres 4 cylindres de 16 soupapes développant 138 chevaux. Toutes les pièces mécaniques et le moteur sont issus de la marque Peugeot. Pour la boîte, vous avez tout de même le choix entre le manuel et l’automatique. L’exportation a du bon pour les amateurs.
Les voitures passent ensuite au montage des faisceaux électriques et du boîtier qui permettra le transit des différentes informations.
C’est étonnant de voir comment une voiture peut prendre vie, surtout quand elle arrive au stade où le possesseur passera le plus clair de son temps. Je veux bien sûr parler de la préparation de l’habitacle. Là aussi le choix de la couleur de la garniture et de la sellerie (cuir de série) est au choix du client.
En plus des équipements de série (déjà bien complets), PGO offre des options comme plusieurs modèles de jantes alu 17 pouces, un radar de recul, un système d’alarme, une capote Alpaga beige ou bicolore et bien d’autres encore.
252 heures au total sont nécessaires pour donner naissance à une PGO. On est bien loin des rythmes industriels, mais c’est ce qui fait tout le charme de ces voitures. 120 voitures ont été conçues pour cette année, mais PGO met la barre très haut avec 300 unités pour l’année prochaine. Un défi que l’on souhaite qu’il réalise avec l’ouverture des marchés sur l’Espagne, l’Italie et les Emirats Arabes, ces derniers étant particulièrement friands de ces petites françaises.
On a vraiment la sensation d’entrer dans un autre monde et comme la pomme sur l’arbre d’Adam et Eve, on est tenté de la croquer. Avec sa bouille vintage, elle incite au péché. Mais n’est-ce pas le meilleur de céder à la tentation ?
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