Assurer la sécurité des concitoyens coûte de l'argent et ne rapporte rien, c'est un fait (un radar rapporte, un gendarme en patrouille coûte). D'ailleurs, l'expérience montre notamment aux USA que lorsque les états, les communes frôlent réellement la faillite, les premières coupes budgétaires sont appliquées sur ces postes. Nous n'en sommes pas encore là mais il y a de quoi s'inquiéter en apprenant via la tribune.fr que le Général Jacques Mignaux, directeur général de la Gendarmerie Nationale a informé le ministère de l'Intérieur du fait que « la Gendarmerie avait consommé quasiment tous les crédits consacrés à l'achat de carburant. Avec la diminution de 18% du budget de fonctionnement sur les 5 dernières années, le carburant est un motif d'inquiétude. » La hausse du prix du carburant ne va pas dans le sens d'une amélioration de cette situation puisqu'une augmentation de 10 cts des tarifs de l'essence se traduit par une dépense de 5 millions d'euros supplémentaires afin de fournir les 30,000 véhicules en service.


Les 95,858 gendarmes devront-ils patrouiller à pied ? Probablement pas mais il est tout de même assez peu rassurant d'apprendre que pour économiser ce précieux carburant, la durée des patrouilles a été réduite et que l'augmentation de certains postes de dépenses fait passer celui du carburant au second plan :


« Chaque gendarme étant un acteur économique gérant en bon père de famille, il n'y a pas de dépenses inutiles et les patrouilles sont moins longues, mais cette tendance ne doit pas pénaliser le cœur même du service. Jusqu'à présent, aucune interruption n'a été observée. La priorité sera de permettre aux unités opérationnelles de mener à bien l'ensemble de leurs missions sachant cependant que certaines dotations de fonctionnement courant évoluent à la hausse. Il s'agit des postes étroitement liés à l'augmentation du coût de la vie: les loyers d'un parc immobilier qui est l'un des plus importants de l'État, les carburants, l'eau, l'électricité et le fioul pour le chauffage. Il s'agit aussi des postes liés à l'entretien de nos moyens, notamment de la réparation des véhicules ou de la gestion du parc immobilier. Il nous faut faire face à ces hausses inéluctables aux dépens d'autres postes de dépenses. La marge de manœuvre se comprime et nous serons ainsi contraints de freiner la mobilité des personnels, de renoncer à des actions de formation continue, de diminuer le nombre de places offertes ou de raccourcir la durée de certains stages.

Le maintien en bon état de notre parc automobile supposerait que l'ancienneté moyenne soit de l'ordre de quatre à cinq ans. Or aujourd'hui on arrive à un vieillissement progressif du parc de 30.000 véhicules de la gendarmerie. En 2013, les dotations budgétaires permettront de répondre à la priorité gouvernementale d'achat de véhicules pour 40 millions d'euros, soit environ 2.000 véhicules pour un besoin récurrent de renouvellement de 3.000 pour le parc des seules unités territoriales qui représente près de 25.000 véhicules sur une flotte de 30.000.»