Fifth Gear : saison 8, épisode 3

Dans le 3ième épisode de cette 8ième saison de Fifth Gear, le sommaire est une fois de plus alléchant : Tom Ford teste de façon décalée (comme il en a l'habitude) la Bentley Flying Spur, Tiff Needell tentera d'essayer Koenigsegg CCR qui n'est autre que la voiture la plus rapide du monde, Tiff et Vicki Butler-Henderson participeront à la course de 24h de Silverstone, Vicki opposera sur le circuit d'Anglesey la Westfield XTR4 et la Suzuki GSXR1000 (oui, une moto) et enfin, Jason Plato part à la chasse de la perle rare de la voiture d'occasion.

La Flying Spur est pour ainsi dire une évolution à 4 portes de la Continental GT. Outre l'esthétique, elle partage aussi le même W10 6l biturbo de 560ch... Mais quelle est l'image de Bentley en 2005 ? Ses modèles ont-ils toujours autant de présence en société, quelle que soit la nature de celle-ci ? C'est ce que Tom Ford a voulu déterminer en allant au volant de ce palace roulant à 3 événements totalement opposés les uns aux autres.

D'abord, une rencontre de muscle cars (les GTI américaines, pour ainsi dire) sur la piste de Santa Pod pour vérifier si l'image sportive des Bentley n'est plus qu'un vague souvenir ou pas. S'alignant contre une Dodge Charger comme celle de Shérif, fais-moi peur pour un 400m départ arrêté, la Bentley ne fera qu'une bouchée du V8 7.2l yankee, obtenant un temps de 13.5s, ce qui est meilleur que les dernières Porsche Boxster S. Pas mal pour une berline de 2.5 tonnes.

En route ensuite pour un festival de musique techno, où quelques uns des meilleurs DJ au monde viendront donner leur avis sur la Flying Spur, le derrière confortablement calé sur sa magnifique banquette. La conclusion est sans appel : oui, cette Bentley est cool. C'est toujours bon à savoir.

La tête vibrant encore sous les basses, Tom Ford s'adjuge maintenant un chauffeur et un costume pour se rendre au dernier évenement de son programme : un concert doublé d'un meeting aérien très snob. Et ça marche : sans même avoir à décliner une fois son identité, il se retrouve au milieu du parking VIP... Le blason ailé de Bentley fait donc toujours autant effet, même survolé par des Spitfire.

Armé de la statistique selon laquelle les foyers britanniques dépensent en moyenne £8,211 (soit 12 045 de nos Euros) dans l'achat d'un nouveau véhicule, Jason Plato s'est lancé dans la recherche de ce qu'on pouvait trouver de plus intéressant avec cette somme, à part une Nissan Micra neuve. Après d'intenses recherches sur Internet (sur Caradisiac, bien sûr), Jason sélectionne trois occasions.

La première est une Audi A8 V6 2.8l de 1998, 121 000km au compteur, avec cuir, bois, alcantara, climatisation, boîte Tiptronic et carnet Audi. Le tout pour £7,700 ou 11 295 Euros soit 1/4 du prix neuf, Jason parvenant même à 11 000 Euros en marchandant.

La seconde occasion est une Mini Cooper de 2004. Avec 60 800 km et un carnet complet, le prix de £8,000 (11 730€) semble tout à fait raisonnable.

Enfin, le troisième choix est une... Porsche 944 S2 Cabriolet.A £8,995, elle est légèrement au dessus du budget, mais Jason compte sur ses qualités de marchandeur.

En 1991, cette Porsche coûtait plus de 61 000 Euros. 113 000km plus tard, elle paraît toujours aussi fraîche, avec un carnet Porsche complet. Après une intense discussion avec le vendeur, Jason parvient à baisser le prix à £8,350 soit 12 240 Euros. Pas mal, mais toujours au dessus du budget. Mais ça n'arrêtera pas Jason, qui, charmé par l'allemande, décide quand même d'en signer le chèque. Ce qui lui attirera bien sûr les moqueries de ses camarades.

Cette Porsche sera d'ailleurs le premier prix du concours Fifth Gear de la semaine, récompensant celui qui aura été tiré au sort parmi ceux qui auront donné la bonne réponse à la très difficile question suivante : comment appelle-t'on communément les véhicules à toit souple et rétractable ? Réponse A : un cabriolet, réponse B : un break, réponse C : une berline. N'appelez pas, c'est déjà trop tard.

La Koenigsegg CCR est la voiture de tous les superlatifs : 557 000 Euros, V8 4.7l à double compresseur, 806ch, 388km/h. C'est elle qui a détroné l'ex-détentrice du record de vitesse maximum pendant 7 ans, la McLaren F1. Etant la voiture préférée de Tiff Needell, qui d'autre mieux que lui pouvait essayer son victorieux challenger ? Mais le sort en a décidé autrement.

Au moment de la démarrer pour aller faire quelques tours de circuit, silence pesant... La batterie du monstre est à plat. C'est le moment de sortir des câbles et de rapprocher la Volvo break de l'équipe de tournage. Après quelques minutes d'effort, le colossal V8 compressé s'ébroue dans un bruit de tonnerre. Mais les ennuis ne sont pas terminés pour autant. Quelques tours de circuit plus tard, l'embrayage part en fumée... Fin du test.

Cependant, ces quelques tours ont quand même permis à Tiff d'évaluer les capacités de la bouillante suédoise, et ses conclusions ne sont pas élogieuses : rapports de boîte désespérément longs et direction trop assistée ne faisant remonter aucune information, il ne cache pas sa déception.

L'avis de l'importateur présent durant le test est tout autre : selon lui quand vous achetez une Koenigsegg, vous devenez pilote d'essai de la marque, vous faites maintenant partie de l'aventure Koenigsegg. Ce qui fait qu'en cas de problème comme ici, vous n'avez qu'une chose à faire : appeler directement l'usine en Suède, et parler à... Christian Von Koenigsegg lui-même, le propriétaire de la marque. Celui-ci vous enverra de suite un mécano par le premier avion qui se chargera de réparer gracieusement votre bolide aphone. Pour 557 000 Euros, on n'en attendrait pas moins.

Le circuit d'Anglesey est le terrain de jeu favori de l'équipe de Fifth Gear quand il s'agit de pousser les derniers bolides sortis jusqu'à leurs limites. Aujourd'hui s'opposent deux bêtes de circuit, la Westfield XTR4 et la Suzuki GSXR1000.

Vicki prendra le volant de la Westfield tandis que Kev Smith, journaliste à Motorcycle News chevauchera la Suzuki.

La XTR4 fait partie des voitures qui sont seulement légales en Angleterre. Car oui, cette barquette semblant s'être échappée d'une édition des 24h du Mans peut rouler sur route ouverte de l'autre côté de la Manche. Motorisée par le très connu 1800 Turbo VAG modifié pour atteindre 250ch et pesant 600kg, aucune supercar ne peut rivaliser en ligne droite et ses 4 pneus slick lui permettent d'atteindre des vitesses indécentes en virage, tout ceci pour un peu moins de 43 000 Euros.

La GSXR1000 est une supercar sur deux roues : 166kg pour 178ch, 0 à 100 en 2.8s, difficile de trouver mieux. Et à 13 200 Euros, on ne lui trouve bien sûr aucun équivalent à 4 roues.

La moto s'élance en premier sur la piste et est un bonheur à observer. Kev Smith est loin d'être un débutant mais on remarque qu'il se bat pour extraire le meilleur de la Suzuki : les virages très serrés en dévers sont abordés légèrement en travers, le genou intérieur glissant sur le bitume, les sorties d'épingles se font majoritairement sur la roue arrière dans un hurlement à 13 000tr/min. Au final, le temps de 49.10s tombe, le meilleur jamais réalisé par l'équipe de Fifth Gear sur cette piste.

Au tour de la voiture maintenant. Totalement ventousée au sol, la Westfield demande aussi une attention de tous les instants, parvenant même à accomplir la performance de garder Vicki silencieuse pendant quelques secondes. Malgré ses hypocrites plaques d'immatriculation, elle reste une pure voiture de course avec ses suspensions fermes comme des parpaings et une direction ultra directe, nécessitant aussi de faire chauffer les pneus et les freins avant d'en tirer le maximum. Et le chronomètre le prouve : 48.00s. Le record de la piste est à nouveau battu. Voiture : 1, moto : 0.

Les courses d'endurance de 24h sont parmi les plus difficiles des sports mécaniques : non seulement la mécanique doit tenir le coup pendant cette très longue durée sans broncher, mais le pilote doit aussi parvenir à gérer sa fatigue pour rester sur la piste et éviter ses petits camarades.

Les 24h de Silverstone rassemblent 6 classes de participants, dépendant du niveau de puissance de chacun. Vicki et Tiff ainsi que deux autres pilotes participeront dans la dernière classe, composée de véhicules mécaniquement proches de l'origine, dans une Honda Accord optimisée pour la piste par le célèbre préparateur japonais Spoon. L'objectif premier est d'être devant deux Mazda RX8 usine, le reste étant du bonus.

Les conditions climatiques sont désastreuses, avec des pluies torrentielles dont seuls les anglais ont le secret. Une autre difficulté réside dans le fait que les niveaux entre les classes sont très différents, les plus performants étant des Porsche 911 et des Ferrari 360 Modena devant zigzaguer autour des moins performants.

La lutte entre l'Accord et les RX8 commence dés les premiers tours, avec des dépassements dans quasi chacun des virages. Au bout de quelques tours à 200km/h sous la pluie, l'Accord mène le bal à une demi seconde devant les Mazda, s'offrant même le luxe d'être le premier de son groupe. Mais ce n'est que le début de la course.

Alors que la nuit tombe, c'est au tour de Tiff de prendre le volant alors que la Honda a deux tours d'avance sur les Mazda. Mais les conditions empirent avec l'obscurité, l'éclairage de l'Accord n'étant pas son point fort, faisant pousser quelques jurons bien sentis au normalement très poli et flegmatique Tiff, ponctuant ses commentaires de nombreux biiiips salvateurs pour les oreilles des plus jeunes téléspectateurs. Quand il passe le témoin au pilote suivant, il a pourtant creusé l'écart à 7 tours avec ses concurrents directs.

Pendant la nuit, huit des 55 concurrents abandonnent et la Honda manquent plusieurs fois de peu d'en faire partie. L'obscurité, la pluie continuelle et l'huile laissée sur la piste par quelques casses moteur ne laissent aucune chance au moindre moment de distraction des pilotes.

Avec 10 tours de retard, les Mazda RX8 ne sont plus qu'un vague souvenir, jusqu'à ce que l'arrière de l'une d'entre elles surgissent devant la Honda, camouflée par l'ombre et les gouttes d'eau. Ironie du sort, l'Accord vient de percuter son ennemi juré. De retour aux stands, les dommages ne sont que légers et vite réparés : un arbre de direction légèrement tordu et un peu de carrosserie.

L'écart avec les RX8 sorties intactes de l'incident s'est réduit à 8 tours mais à 12h de l'arrivée et en plein milieu de la nuit, l'Accord ne semble pas au top de sa forme, parcourue de vibrations de mauvais augure. Il semblerait que la touchette n'ait pas été aussi anodine qu'il n'y paraissait. Après quelques longues minutes d'analyse, un arbre de transmission aurait aussi été touché. Le temps de réparer, et les Mazda reprennent la tête de la course.

Le jour se lève sur Silverstone. L'équipe de Vicki est à un tour derrière son concurrent direct, et c'est à la jeune femme de s'élancer sur la piste. Partie le couteau entre les dents, il ne lui faudra pas longtemps pour venir coller aux pare-chocs des deux RX8 oranges et vertes roulant en formation et c'est par l'extérieur d'une épingle qu'elle les doublera toutes les deux en une seule fois. Magnifique démonstration.

A 3h00 de l'arrivée, elle transmet le témoin à son collègue Tiff, alors que la menace Mazda n'en est plus une, les deux ayant abandonné. Mais la course n'est pas encore terminée et il ne s'agit pas de détruire la Honda alors que la ligne d'arrivée est si proche.

Et l'honneur de la franchir reviendra à Vicki, remportant en même temps la victoire dans sa classe en hurlant de façon suraiguë dans l'habitacle.

La semaine prochaine, Jason essaiera la nouvelle Mercedes Classe S, pendant que Vicki rencontrera le baron rouge, Michael Schumacher.

Retrouvez l'émission Fifth Gear en live sur la chaîne anglaise Five le lundi à 20h.