Premiers mètres et 2 choses vous interpellent. D'un, si le moteur de cette Megane RS F1 Team n'abrite que 30 ch supplémentaires (par rapport à la Clio RS), ce sont des pur-sangs sous stéroïdes. De deux, la direction colle assez pour vous rappeler qu'elle est électrique et si c'est déroutant au début, après le premier virage que vous attaquez comme un goret, vous oubliez totalement la chose et vous vous adaptez naturellement.
Pour expliquer cette différence de sensation moteur (ce ne sont pas que des sensations, le chrono le montre), il faut dire que celui-ci est doté d'un turbo (2.0l turbo 16v 230 ch à 5500 tr/mn et 310 Nm à 3000 tr/mn) et qu'il ne rechigne pas à la tache. Bon point. Le train avant qui doit digérer la cavalerie (et accessoirement les imprécisions grossières des arsouilleurs de pacotille) est muni d'un différentiel à glissement limité qui évite les pertes de motricité. Bon, précisons aussi que sur un billard tel que le circuit du Castellet, il est difficile de mettre réellement en difficulté le train avant. Certes, ça patine mais avec douceur sans réactions parasites dans le volant. Sur routes défoncées, j'ai pas idée.
L'auto est efficace mais pas très joueuse. Difficile de faire croire au candide un peu naïf que cette Mégane est une propulsion, ce qui est parfaitement réalisable avec la Clio qui se met à l'équerre comme un Caporal chef se met au garde à vous devant un Général. Facilement quoi !
Avant d'en arriver là, il faut bien évidemment débrancher l'arsenal sécuritaire qui doit vous garder sur le chemin balisé. Sur la Megane RS F1 team et la Clio Rs, c'est déconnectable. Chez Renault, on la joue de toute façons Sport puisque même enclenché, l'ESP vous laissera faire quelques boucles pas piquées des hannetons.
La Megane tarifée 29.600 euros et la Clio, 23.200 euros, en offrent pour leur argent. C'est un fait méconnu, mais c'est un fait. Même la qualité des intérieurs n'est pas vraiment critiquable! Dommage pour Renault que l'époque ne soit plus à l'efficacité mais à l'image. Ce qui fait qu'on achète plus volontiers une Mini Cooper qu'une Clio RS...
En résumé, comme Renault vient de le faire en mettant le 2.0l DCi 175 ch de sa Laguna GT dans la Megane RS, il faudrait trouver un moyen pour placer le 2.0l turbo de cette dernière dans le compartiment de la Clio. Ou au pire, coller un petit turbo au moteur d'origine, histoire de souffler dans le conduit et rajouter quelques unités aux 200 canassons ! Bref, sur circuit, vous aurez plus de sensations de vitesse avec la Megane mais plus de travers en Clio. A vous de voir.
Dans une France automoribonde, il est quand même plaisant de voir un constructeur prendre encore la peine de transmettre le culte de la voiture sportive à une population qui ne peut plus rouler autrement que tristement. Combien de temps encore ?
Ah oui, pourquoi ce fut une sale journée ?
Bah, comme d'habitude dans ces cas là, les "moniteurs" prennent le volant à la fin. Ils vous montrent alors l'immense étendue qui vous reste à parcourir avant de pouvoir murmurer du bout des lèvres : "j'ai piloté".
Et rien que ça, ça vous meurtrit l'amour-propre pour une bonne quinzaine de jours.
je hais cette journée.
La première partie est à voir ici.
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