Si vous parcourez la Route 66 et que vous arrivez à Flagstaff, vous avez 2 options. Soit vous continuez vers la Californie et vous terminez le périple, soit vous vous autorisez une pause en bifurquant au nord pour découvrir le Grand Canyon. Après, it's up to you. Nous, on a décidé de continuer encore vers le Bryce Canyon dans l'Utah et de redescendre ensuite par Las Vegas et la Vallée de la Mort avant de revenir en arrière... pour faire tout le portion de Route 66 qui nous manque. 1000 km comme ça, gratuitement. Aujourd'hui, on oublie totalement la Route 66 et on change son fond d'écran. Sit down and take a deep breath...
Les États-Unis ont une particularité assez intéressante, on change de paysage en l'espace de quelques dizaine de kilomètres. En prenant la Route 64 au nord vers Tusayan depuis Flagstaff, les vastes étendues arides laissent place au denses forêts de pins... Et là, alors que le paysage ne le laisse pas présager, on tombe sur le Grand Canyon... A première vue, on doit vous dire une chose: c'est décevant. On n'est tout simplement pas pris aux tripes par le travail accompli par la nature pendant des dizaines de millions d'années car... c'est trop imposant pour nos yeux. Les distances sont tellement énormes entre les extrémités Canyon que l'on a du mal à les appréhender. Cela créé une sorte d'illusion d'optique très déroutante, mais cela justifie que l'on y passe un certain temps pour essayer d'apprécier cette immensité, et la folie créatrice de la Nature qui a sculpté des formes absolument incroyables dans la roche. Les plus sportifs seront ravis d'apprendre qu'il est possible de se faire une petite marche de 12 heures pour parcourir le Canyon de haut en bas...et de bas en haut !
Quoi qu'il en soit, le spectacle est unique au monde, il faut vraiment l'avoir vu et ne pas faire ce détour depuis la 66 aurait été impensable ! Essayons d'imaginer le temps qu'il a fallu pour que l'eau fasse son chemin sur ces kilomètres de roche... Breathtaking, comme disent nos amis américains.
Poursuivons notre chemin... A quelques heures de route au nord se trouve, dans l'Utah, le Bryce Canyon. Là encore, la Nature a sculpté la roche selon ses désirs, et le résultat est là encore assez étonnant.
Les reliefs ont une taille «humaine» ce qui permet de les apprécier davantage. Dans un état très croyant, les formes générées sont parfois très troublantes !
Comme pour ce maître corbeau, qui sur sa roche perchée, semble tenir en son bec le secret de fabrication de ce lieu mystique !
A moins que ce ne soit un corbeau biker qui viendrait de retirer son bandana après des heures passées sur la Route ?
Où que l'on soit, la moto fait partie intégrante du paysage américain, et vu la beauté des routes et de la scenery, on comprend aisément le succès de ce moyen de locomotion, et toujours sans casque, s'il vous-plaît.
En parlant de protection, la suite de notre détour nous amène dans la Vallée de la Mort. A quelques kilomètres de la fournaise, un arrêt ravitaillement nous offre un point de chute inattendu: le Nevada Joe's.
Maison close légale, encadrée par un maque (probablement un ancien catcheur) armé d'un Desert Eagle, il faut avoir faim pour y ingurgiter le plus gras des hamburgers de l'ouest américain... Une fois digéré, il est temps d'aller faire pénitence sur les sentiers de la Vallée de la Mort.
La température frôle les 50° Celsius, mais il vaut mieux ne pas mettre la climatisation pour économiser le carburant ! Tomber en panne à cet endroit serait assez malvenu...
Puis, un peu comme tous les touristes ici présents en quête d'un frisson, on se demande ce qui a pu nous pousser ici... Le mythe ?
La Vallée de la Mort est une sorte de mélange entre un paysage lunaire, un décor de Western, que l'on aurait passé au four au thermostat 8 pendant quelques heures.
Concrètement, elle est le fruit de l'activité sismique qui a créé d'un côté les Black Mountains, et de l'autre, le Panamint Range. Entre ces 2 chaînes de montagne (dont le sommet est à plus de 4400 km), se trouve une zone privée d'eau dont le fond est à 85 m sous le niveau de la mer !
On pourra se perdre sur les innombrables points d'intérêts, comme au Zabriskie Point, ou dans la Racetrack Playa, où les rochers semblent avancer tous seuls sous les effets de la pluie et du vent ! Quelques nombres qui donnent le vertige: on a enregistré là-bas en 1913 une température de 56,7° dans l'air, et en 72, ce sont 93,9° qui ont été relevés au sol... Qui a parlé de réchauffement climatique ?
Est-ce cette immensité, ce no man's land qui a poussé des mormons à créer Las Vegas en 1855 ? Probablement pas, la région de Las Vegas offrant d'importantes ressources d'eau dans ses sous-sols ! Principal arrêt sur la ligne Los Angeles et Albuquerque, elle a pu bénéficier de cette situation stratégique pour se développer. Mais c'est surtout la législation libérale du Nevada qui a permis à cette ville de connaître son expansion folle...
5% de croissance par an, faible taux de chômage, facilité de blanchiment d'argent, Sin City connait une expansion folle ! Toute la démesure de l'Amérique se retrouve concentrée sur le fameux Strip, où se trouvent les hôtels les plus prestigieux... Une ville superbe pour faire la fête, péter les plombs où simplement profiter des innombrables spectacles, chacun y trouvera son compte mais il faut y aller au moins une fois. Le triangle Nevada/Utah/Arizona concentre quelques unes des plus belles images de l'Amérique en offrant une diversité inimaginable. A faire impérativement si vous décidez de traverser par la Route 66. En parlant d'elle, nous allons bientôt la retrouver en redescendant par l'imposant barrage Hoover.
Et il y a de quoi faire car la semaine prochaine, nous découvrirons le plus beau tronçon de la Route 66. Nous traverserons la ville qui a inspiré Cars et avons rencontré un prospecteur qui a touché le jackpot en décidant d'exploiter à nouveau l'or dans un village atypique... Et bien sûr, il nous restera encore la Californie à découvrir...
Photos: Eloi du Bois.
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