Ça y est, notre périple sur la Route 66 touche à sa fin... Après des milliers de kilomètres parcourus, nous sommes arrivés à Needles, aux portes du désert de Mojave. Même s'il ne nous reste que 450 km à parcourir, on verra que la Route a encore beaucoup de trésors à nous faire découvrir !
La Californie, enfin ! Le Golden State a pendant longtemps été la destination rêvée de tous ceux qui voulaient s'exiler à l'ouest. Avec la découverte de l'or en 1848, l'afflux démographique a été très intense. Aujourd'hui, c'est tout simplement l'état le plus peuplé et le plus productif des États-Unis avec plus de 37 millions de citoyens.
Reliée à l'est par la Route 66 en 1926, la Californie n'a jamais cessé de célébrer ce lien sacré qui unit toute l'Amérique. Nat King Cole, Easy Rider ou Steinbeck s'en sont directement inspirés !
Pourtant en arrivant par le désert de Mojave, on est avant tout frappés par la rudesse du climat. Une chaleur sèche, pesante, complètement différente de celle que l'on percevait en Arizona nous entoure. Le train semble foncer vers Los Angeles pour fuir cette fournaise (d'ailleurs, California proviendrait de l'espagnol Caliente Fornalia, soit fourneau chaud !).
Barstow, Ludlow sont autant de villes complètement délabrées où l'on peut pourtant trouver des stations service faisant de la résistance. Pour les serveurs ayant le courage d'y travailler, le temps s'est concrètement arrêté il y a plusieurs dizaines d'années. On ne ratera pourtant pas le superbe musée de la Route à Victorville. Malheureusement, l'état de la route catastrophique nous oblige souvent à reprendre l'autoroute 15...
Au fur et à mesure que nous approchons de San Bernardino (où se situe le premier McDonald au monde, vieux de plus de 60 ans !), la civilisation se densifie, jusqu'à atteindre une vraie saturation à Los Angeles ! Cette cité incroyable, sans réel centre-ville, fût reliée à la cote est par la voie ferrée depuis 1885.
Ville cosmopolite au possible, chacun y trouvera sa place, surtout les excentriques ! Combien de Muscle cars, de Low Riders, de Camaro noires mates, et Hot Rod n'avons-nous pas croisés ?
Mais Los Angeles, c'est surtout une ville de contraste. Outre ses innombrables dévoreuses de Super, on trouve aussi un nombre incroyable d'hybrides et d'électriques ! Tesla a d'ailleurs son siège à Palo Alto, et on trouve un concessionnaire... à Los Angeles justement.
L'électrique est-elle la solution dans ce monde où l'énergie fossile est amenée à disparaître ? Difficile à dire, tant la production et le stockage de l'électricité est problématique et sujette à débats...
Quoi qu'il en soit, en arrivant à Santa Monica, on se rue immédiatement sur Ocean Avenue, en quête du croisement avec Santa Monica Boulevard. Même si ce n'est pas la fin «officielle» de la Route 66, il ne pouvait pas y avoir meilleur cadre pour signifier la fin de la Will Rogers Highway.
4620 km, 9 jours de route, pour quel bilan ? On a la confirmation avant tout que les États-Unis portent bien leur nom. Chaque état à ses lois, ses coutumes, traditions, mais tous sont unis et ont la même fierté, pour ne pas dire orgueil, à la vue de la bannière étoilée. La Route 66 est un ciment qui les a unis pendant de longues décennies. Aujourd'hui à l'abandon sur beaucoup de segments, elle survit grâce à ces comités de plus en plus nombreux, et grâce aux touristes venant y faire un pèlerinage.
Qu'y cherche-t-on ? Là encore, chacun viendra y puiser ce qu'il y veut. Évasion, liberté, soif de culture ou de frisson, volonté de communier avec des gens totalement en dehors du système mais non moins fascinants, la Route nous permet tout ça à la fois. Los Angeles, et sa complexité résume très bien cette Amérique aux multiples visages. Que l'on est loin du caractère structuré de Chicago ! Les 4600 km paraissent finalement bien peu face à la richesse culturelle et visuelle que l'on eu la chance de découvrir. On pense évidemment à tous ces exilés du Dust Bowl, aux vacanciers qui ont traversé les USA pendant des décennies, donnant à la 66 ses lettres de noblesse. La Sixty-six est donc un marqueur temporel, un vestige qu'il faut s'empresser de traverser avant que trop de tronçons ne soient impraticables.
La semaine prochaine, nous vous donnerons quelques conseils avant de vous lancer dans le grand bain si cela vous tente...
Photos: Eloi du Bois
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