C'est la seconde fois que le PDG de Renault-Nissan se livre à cet exercice au sujet de cette affaire. Mais son discours est bien différent de celui du 23 janvier dernier, puisqu'il ne s'agit de rien d'autre que d'un mea culpa dans la lignée du communiqué de presse publié plus tôt dans la journée. « Je me suis trompé, nous nous sommes trompés mais d'après les conclusions du procureur de la République nous avons été trompés » a-t-il avoué, mettant un terme définitif au soupçon d'espionnage au profit de l'escroquerie.
Les trois cadres sont blanchis
Michel Balthazard, Bertrand Rochette et Matthieu Tenenbaum, les trois cadres « accusés et licenciés à tort », selon les propres termes de Carlos Ghosn auxquels il présente ses « excuses » et ses « vifs regrets, à titre personnel et au nom de Renault », peuvent donc respirer : l'enquête les lave de tout soupçon. Confirmant les déclarations du numéro 2 Patrick Pelata il y a deux semaines, Carlos Ghosn leur promet « réintégration et/ou indemnisation » qui sera « à la mesure du préjudice qu'ils ont subi ».
Le PDG du groupe a toutefois refusé la démission de Patrick Pelata pour ne pas « rajouter une crise à la crise » et ne démissionnera pas lui-même, soutenu par le conseil d'administration qui aurait « approuvé à l'unanimité son plan d'action ». Tous deux s'engage cependant à renoncer à leurs bonus de 2010 afin de « restaurer l'image de l'entreprise et de l'ensemble des cadres dirigeants impliqués », ce qui représente 1,6 millions d'euros pour Carlos Ghosn.
C'est bien, mais pas suffisant pour l'État, actionnaire à 15%. Eric Besson, Ministre de l'Industrie, a en effet annoncé ce matin sur RTL qu'il y aurait « un audit interne par une personnalité externe qui a été demandé, diligenté, et qui va permettre de connaître les responsabilités exactes dans l'entreprise ».
Les regards accusateurs se tournent maintenant vers trois membres de la protection du groupe, contre lesquels des procédures disciplinaires vont être engagés. L'un d'eux, Dominique Gervey, a déjà été mis en examen et incarcéré dimanche pour «escroquerie en bande organisée».
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