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80 km/h : résultats "contrastés" selon un comité d'évaluation, la Sécurité Routière s'agace

Selon un comité qui s'est donné pour mission d'analyser la mesure, la baisse de la limitation de vitesse ne permettra pas de sauver 400 vies par an et aurait un coût financier en temps perdu de près de quatre milliards d'euros. Sans surprise, la Sécurité Routière conteste ces chiffres.

80 km/h : résultats "contrastés" selon un comité d'évaluation, la Sécurité Routière s'agace

Voilà quasiment six mois que la limitation de vitesse a été abaissée sur le réseau secondaire. Le gouvernement et la Sécurité Routière ont encore déclaré qu'il était trop tôt pour en tirer un quelconque bilan, donnant pour cela rendez-vous fin janvier 2019. Mais d'autres prennent les devants !

Le "Comité Indépendant d'évaluation des 80 km/h" vient de publier un premier rapport. Précisons que ce CIE a été mis en place à l'initiative de l'association 40 millions d'automobilistes, qui craignait "un manque de transparence et d’honnêteté" sur les méthodes que le gouvernement compte employer pour évaluer la pertinence des 80 km/h. On rappelle que le chef de l'État s'est engagé à abandonner la mesure si celle-ci n'a pas fait ses preuves au bout de deux ans. Parmi les membres du CIE : des avocats, le président d'une association qui vient en aide aux victimes d'accidents de la route, un membre du Conseil National de la Sécurité Routière… Le CIE est présidé par Jean-Luc Michaud, qui a notamment été haut fonctionnaire aux ministères du Développement durable et de l’Economie.

Le CIE a donc présenté dans un rapport une analyse prévisionnelle "coûts/avantages" de la mesure, conduite par le Pr Rémy Prud'homme, présenté comme le conseiller scientifique du CIE et un expert en économie des transports reconnu sur le plan international. L'étude a porté sur deux aspects : la réduction escomptée du nombre d’accidents de la route dus à des vitesses excessives ou inadaptées et la perte de temps imputable mécaniquement à la diminution de la vitesse moyenne pratiquée sur le réseau routier.

Une centaine de morts en moins

La promesse de l'État, c'est d'épargner 300 à 400 vies. Mais pour le CIE, on sera très loin du compte. Pour lui, les 80 km/h permettraient de faire baisser de 100 le nombre de morts. Le Comité a en effet un point de vue très différent de celui du gouvernement. Alors que ce dernier raisonne en appliquant un pourcentage à partir de la mortalité totale, soit 3 400 personnes en 2017, le CIE se concentre sur les 30 % de décès liés à la vitesse sur le réseau secondaire, soit selon ses calculs 540 personnes (le CIE reconnaît toutefois le caractère approximatif de certains chiffres). Remarquez, si on diminue de 540 à 440 avec les 80 km/h, ce n’est peut-être pas si mal non ?

Une mesure qui coûterait 3,8 milliards

L'étude estime que la vitesse moyenne sur le réseau secondaire va baisser de 4 km/h, passant de 82 à 78 km/h. Avec la circulation française, le CIE estime que cela représente une perte de temps de 300 millions d'heures : "en multipliant par la valeur officielle du temps de transport, on obtient un coût de 4 400 millions d’euros par an". À l’opposé, le rapport estime qu'il y a un gain financier entraîné par la baisse de la mortalité et du nombre de blessés, de 600 millions d'euros. Soit un impact financier total de 3,8 milliards d'euros.

La Sécurité Routière répond… à côté de la plaque

Le comité joue la carte de la prudence, indiquant dans son communiqué de presse que c'est une analyse "provisoire" qui "fera l’objet de précisions et d’améliorations au cours des prochains mois", le comité demandant notamment l'accès à plus de données sur l'accidentalité routière.

La réaction de l'État ne s'est pas fait attendre, via un communiqué de la Sécurité Routière. Cette dernière rappelle qu'il est trop tôt pour tirer un bilan et conteste le chiffre de 3,8 milliards. Mais sa réponse est complètement à côté de la plaque : elle indique que la mesure a coûté 10 millions d'euros, en panneaux, communication... La Sécurité Routière avance le coût de la mise en place alors que le CIE met en avant le coût économique que pourrait avoir la mesure (et l'explique clairement).

La Sécurité Routière rappelle en outre que la mesure des 80 km/h doit lutter contre tous les accidents quels que soient leur cause, et pas seulement les accidents liés à des vitesses excessives ou inadaptées.

Elle joue aussi sur la corde sensible en écrivant que les familles des victimes d’accident de la route jugeront par elles-mêmes de l’affirmation de Jean-Luc Michaud que "100 vies épargnées, c’est loin d’être brillant". On peut donc déjà se dire que le 90 km/h ne reviendra jamais en place car même si l'objectif fixé par le gouvernement n'est pas atteint, la moindre petite baisse suffira à justifier un maintien de la mesure.

On s'amuse aussi du titre du communiqué de presse de la Sécurité Routière : "l’évaluation du 80 km/h est une affaire sérieuse". C'est bien vrai, mais on se rappelle que la Sécurité Routière n'a pas hésité à gonfler les chiffres qui l'arrangeait (par exemple ceux sur le freinage) pour justifier la mesure en début d'année dans des campagnes de communication. La leçon sur le sérieux peut sembler osée !

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